« Allons tuer, compagnons ! » (traduit littéralement, ok, ça sonne moins bien…) Ça, c’est un titre qui annonce la couleur ! Et celle-ci est plutôt rouge qu’autre chose, car oui, pas mal de westerns italiens sont engagés sur le plan politique, souvent par le biais de la métaphore ou de l’allégorie subversive. Sergio Corbucci est l’un de ceux qui se sert le plus habilement du genre pour tirer des idées de gauches de tous les côtés avant même que d’autres aient pu dégainer leurs idées de droite.
Durant la Révolution mexicaine, le professeur Xantos, leader charismatique des étudiants opposés au régime, est enlevé par les Américains. Un trafiquant d’armes suédois, Yodlaf Peterson, va tenter d’aller libérer le captif car il est le seul à pouvoir ouvrir un coffre dans lequel se trouve une grosse somme d’argent.
La conversion progressive d’un trafiquant d’armes en défenseur du peuple contre l’oppression qu’il subit semble être le sujet principal de ce film. Yodlaf Peterson, a priori, n’est strictement motivé que par son intérêt privé et le profit maximum. Cependant sa rencontre avec « El Vasco », un guérillero qui l’accompagne dans sa recherche de Xantos, les diverses aventures qu’ils vont vivre et les périls qu’ils vont affronter ensemble vont quelque peu conscientiser le protagoniste. Ce parcours initiatique donnera peut-être le sens de la révolte à certains spectateurs. On pourrait à la limite qualifier ce western de communiste, ce qui est plutôt un comble pour ce genre cinématographique-là !
(Cette critique est parue dans le mensuel satirique liégeois "Le Poiscaille" en mars 2013) ( www.lepoiscaille.be )
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