James Wan revient pour ce deuxième opus suivant les enquêtes horrifiques de Ed et Helen Warren. Et on peut dire une chose, il le fait avec classe, et renvois au rang de petits, la plupart des autres films d'horreur.


L'impression générale à la fin de Conjuring est un genre de mélange entre soulagement et  nostalgie. Car oui, une fois n'est pas coutume, un film d'angoisse s'est révélé être un très bon film de suspens sachant à la perfection capter l'essence même du cauchemar et du malaise. James Wan est probablement en passe de devenir un maître de l'horreur pour la qualité de la plupart de ses réalisations. Que ce soit Insidious 1 et 2 ou Conjuring 1 et 2, on assiste à une gradation dans la qualité non seulement au niveau du scénario mais aussi au niveau technique. On peut espérer dans les prochaines années atteindre un sommet avant une lente décadence du genre.
Au niveau du casting, je reste néanmoins perplexe, comme toujours à propos des films d'horreurs. Vera Farmiga, qui incarne dans le film Helen Warren, est par exemple une des ces actrices dont je trouve globalement le jeu assez pauvre. Sa filmographie le montre assez, elle n'est pas réputée pour commettre de grands films. Dans Conjuring 2 son interprétation n'est pas mauvaise, vraiment. Mais je crois que le film gagnerait en puissance et en qualité horrifique si son jeu d'actrice était meilleur, d'autant qu'il s'agit quand même d'un des rôles principaux. Quant à Patrick Wilson, qui incarne le compagnon de Helen, c'est à dire Ed Warren, il s'agit tout simplement d'un acteur que je n'aime pas. Cela dit, il tient assez bien son rôle de mari parfait et très pieux et c'est pour cela que je ne l'aime pas. Mais encore une fois, je trouve aussi que son jeu d'acteur est assez faible comparé au degré d'horreur du film. Donc du point de vue des acteurs principaux il y a selon moi une réelle carence, car si des acteurs de haut vol acceptaient de se prêter à ce genre de rôle, l’intrigue et le suspens n'en seraient que plus insupportable et la qualité du film n'en sortirait que renforcée. Madison Wolfe en revanche, qui joue le rôle de Janet, la petite fille au centre des manifestations démoniaque, se révèle être une bonne actrice. On y croit vraiment, à sa détresse, et surtout, chose assez rare à sa fatigue. Bien plus que la peur, qui imprègne la petite fille, c'est la fatigue qui la ronge. Le fait de ne pas pouvoir dormir, d'être seule, de perdre tout ses repères et tout ses amis. On sent sa tentation de se laisser emporter par la possession tant son épuisement est grand. Une petite actrice à surveiller. Voilà pour le casting.
Attaquons désormais le gigantesque point fort du film. Son tournage. Sublime, véritablement génial ! Tout est fait dans ce film pour avoir cette impression de réalité qui tangue. Dans la plupart des films d'horreurs nous avons affaire à ce genre de plan caméra où la caméra bascule lentement su le côté un peu comme un zombie tournerait lentement la tête. Mais il s'agit souvent des rares beaux moments entre deux screaming ineptes. Dans Conjuring 2, c'est pendant tout le film où la caméra semble tanguer lentement comme dans un cauchemar sans fin. Autre point magnifique, les plans séquences. Le premier plan séquence est une véritable démonstration de cinéma. La caméra monte lentement en avançant vers la fenêtre passe au travers, rampe le long du couloir s'arrête devant la tente du plus petit des enfants, remonte passe au travers de la porte vitrée fait demi tour à gauche poursuit dans le couloir en sens inverse tourne à droite et s'arrête dans la chambre de Janet. Yolo. Pourquoi ce plan séquence ? Il s'agit bien évidemment de l'entité démoniaque qui s'introduit en glissant dans la maison, fait le tour de tout ses occupants et choisi sa victime. Superbe. Autre plan qui mérite d'être noté, celui où Janet est allongée au plafond. La caméra nous fait une rotation complète tout en reculant ce qui donne l'impression initiale que Janet est tout bêtement allongée sur le sol mais est finalement allongée au plafond.
La lumière. Point rarement abordé, est ici une pièce maîtresse du suspens. La peur naît du noir même, mais aussi du blanc. Lors de la scène où la none est dans le domicile des Warren, le jeu d'ombre et de lumière dans la salle au tableau est incroyable. Le tableau en arrière plan représentant le démon est génialement bien fait. Il semblerait que James Wan réussit là à faire le tour de force de vraiment capter l'essence du cauchemar, où je dois l'avouer de mes cauchemars. Une espère de jeu d'ombre où du noir semble se dégager une personne. L'imagination faisant le reste je tremblais de peur étant gamin à la simple vue d'un manteau tremblant dans un courant d'air. Cette scène est probablement la mieux réussit du film.
Du point de vue des effets visuels, il y a un petit hic qui ne vient pas entacher l'impression générale. Les effets spéciaux ne sont pas très bien gérés mais heureusement, ils ne sont pas trop nombreux dans le film. Je pense notamment à la scène où l'Homme Tordu fait son apparition. Il est mal conçu et pourtant il arrive néanmoins à faire peur car là encore il capte le cauchemar du plus petit des enfants. On le voit mal, on sait qu'il est artificiel, qu'il n'est pas vrai, mais n'est ce pas là l'essence même d'un monstre imaginaire ?

La musique est réduite à son plus simple appareil, et c'est tant mieux. Elle n'est présente qu'en de rares occasion et c'est mieux comme cela. Elle sert le plus souvent d'amplificateur à bon escient. Je pense notamment à l'une des premières scènes où le petit garçon essaye en vain de ranger son camion de pompier qui revient tout le temps vers lui. Lorsque tentant une énième fois d'aller se coucher, le camion de pompier revient sur le pas de la porte du gosse, une salve de violon strident résonne et décuple l’impression générale de peur. Brrr


L'histoire, évidemment à faire frissonner. Un cas d'école du paranormal. Le genre de cas à vous coller une érection à n'importe quel nerd coller derrière son ordinateur à cinq heures du mat et qui cherche à se faire peur. Le genre de récit qui serait, dit-on, documenté par des preuves tangibles, voire, scientifique. Des manifestations paranormales qui seraient attestées par des personnes dont l'honnêteté ne devrait pas en théorie être remis en cause. Enfin bref, un truc à vous faire lever la nuit en espérant ne pas voire une none morte derrière votre porte des toilettes. Pour plus de renseignement sur ce Poltergeist qui eu lieu à Enfield en 1977, la documentation sur Internet à propos de ce cas est tout simplement pléthorique. 

Globalement donc, Conjuring 2 répond à toutes les attentes, à toutes les peurs, et on sort de cette expérience heureux de revoir la lumière du jour. La comparaison avec l'Exorciste est évidemment à faire tant la maestria est présente et la dernière photo du film où il y a simplement la maison et le titre du film rend clairement hommage à l'Exorciste. Un film à voir et pour une fois pour un film d'horreur, à revoir tant on s'amuse et tant son visionnage est gratifiant. On espère vraiment atteindre ce sommet avec James Wan, et je crois, en étant peut-être un peu optimiste que le prochain spin-off « The Nun » centré sur le personnage de Valak sera cet aboutissement de peur que l'on attend.

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le 24 sept. 2016

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