The Conjuring 2. Voilà bien un film à 2 clopes et un paquet de chips. Et des maxi chips en plus.
Relevant le défi, ce deuxième volet est à la hauteur du premier, ce qui n’est pas si habituel lorsque l’on parle de suite. Surtout du côté des films d’horreur.
Nous retrouvons donc notre couple Warren alors que madame, après avoir eu la trouille de sa vie -et il n’en faut pas qu’un peu pour l’effrayer- à décidé d’arrêter le travail de terrain. Aide toi et le ciel t’aidera dit on souvent… Et bien Lorraine commence à s’aider et à aider son mari en le persuadant de ne plus jouer avec le feu. Après tout, une fois mort, difficile de se rendre utile…
C’était sans compter sur une petite famille anglaise. Et sur l’obstination de Ed qui s’avère être incapable de refuser son aide et celle de son épouse. L’Eglise étant sceptique, elle envoie donc le couple de « chasseurs de fantômes » en éclairage. On y va, on constate, et on s’en va. Dire que Lorraine est bien naïve en croyant les mots de son mari est un doux euphémisme.
Le couple se rend donc en Angleterre pour jeter un oeil à cette affaire médiatisée sur laquelle planche déjà un chercheur ayant déjà amassé quelques preuves et une psychiatre qui nous fait gentiment remarquer que lorsqu’il est question des enfants, l’imagination n’a que peu de limite.
Voilà donc le spectateur forcé de faire un choix. D’accord, il y a de la casse. D’accord il y a quantité de phénomènes inexpliqué. Mais en creusant un peu, ne pourrait on pas trouver une explication logique et rationnelle ? D’autant que la petite Janet est prise en flagrant délit de simulation… Même Lorraine, qui a envie de croire la famille, ne sent rien dans la maison. Un soupçon de rationalisme qui ne donne que plus de pouvoir au film.
Mais le principe du film, c’est qu’il faut croire. Croire pour pouvoir aider. L’idée n’est pas mauvaise, même d’un point de vu psychanalytique puisque ce que nous dit Janet peut être révélateur du mal, psychique ou paranormal qui la tourmente.
Et de fait, malgré quelques théories visant à décrédibiliser l’affaire, le spectateur est bien amené à croire ce qu’il voit et ce qu’il entend. Et ça ne sonne pas plus que cela ne ressemble à quelque chose d’engageant.
Résultat des courses, pendant deux heures, le spectateur pourra s’enfoncer dans son fauteuil, se réfugier sous sa couette salvatrice, se gaver de chips bien palpables et s’offrir de belles petites frayeur avant même que le couple d’investigateurs n’arrive sur place. Jusque là, le film offrait tout de même un peu de répit. Quelques minutes de ci de là pour souffler. Mais dès lors qu’ils débarque, adieu tranquillité. Le film adopte dès lors son rythme de croisière et il ne s’agit pas d’une croisière de plaisance.
Le duo d’acteur, tout aussi bon que dans le premier, est toujours aussi convaincant et attachant. Il est secondé par une équipe d’enfants parfaitement au top. Spécialement la petite interprétant Janet qui doit valser entre son rôle d’enfant normal qui qu’un peu perturbé, et son rôle de possédée par une entité démoniaque. Il est vrai qu’avec les castings d’enfants, le résultat n’est pas toujours aussi bon qu’il le pourrait mais celui de The Conjuring 2 est absolument parfait.
L'affaire en elle même est elle aussi bien ficelée, avec un rebondissement en deuxième partie du film éclairant les difficultés rencontrées dans la première. Certains regretteront peut être la rapidité avec laquelle Lorraine expédie l'affaire une fois la solution trouvée, mais la double affaire est intéressante.
Reste après les petits détails qui cloches et choc. On va en Angleterre, donc il faut nous mettre un petit Patchwork de ce qui s’y passe, saupoudré d’une bonne dose de double decker, de Big Ben et autres symboles britanniques. La chose pourrait être sympas, d’autant qu’elle est bien tournée, mais le manque d’originalité plombe complètement l’effet. Heureusement, cela ne dure pas plus d’une minute. De quoi nous faire douter, mais pas céder.
Du côté de la musique, elle est bonne et consolide l’ambiance angoissante du film mais s’avère parfois un peu superflue. Pas besoin de nous mettre une musique angoissante juste au moment où un phénomène va se produire, on s’en doute bien. Rien de dramatique, d’autant plus qu’en règle général la bande son est très bonne, mais il fallait bien y trouver quelques imperfections…
Plus chagrinant, le temps de réaction des personnages. La maison est vieille, un peu pourrie, mais on veut nous faire croire que l’isolation phonique est telle que personne n’entend ces coups à la porte ou ces cris désespérés qui retentissent à quelques mètres ? La petite Janet aurait le temps de mourir 10 fois avant que sa mère ou les Warren ne réagissent. Un peu frustrant à la longue.
Ceci dit, malgré ses quelques petits défauts ici ou là, le film atteint parfaitement ses objectifs : faire trembler le spectateur. En tout cas, il a réussi avec moi (mon chien qui était blotti contre moi peut en témoigner). Avec un rythme effréné et des personnages à qui l’on s’attache rapidement et que l’on a envie de voir s’en sortir, le film scotch le spectateur à son siège. Un bon film d’horreur comme on les aime, basé sur des faits réels et documentés du couple Warren, encore une fois.
Un bon film à déconseiller aux âmes sensibles et à ne pas regarder trop tard la nuit.