Le one shot de Jon Amiel. J’ai pas beaucoup entendu parler de lui après. Comme si Copycat était une expérience, à tenter qu’une fois. Une commande apparemment, mais réalisé avec beaucoup métier. Le gars est sûr de son métier. On a le sujet bandant du serial killer. Harry Connick Jr est impressionnant. Habité comme peu d’acteurs peuvent l’être. J’ai eut l’impression qu’il était réellement passé de l’autre côté le temps du rôle !! Pourtant on le voit peu…il embrase tout le film d’une aura malsaine, et maléfique. Bien. Autre surprise, Sigourney Weaver qui joue la victime, une madame tout le monde. Celle qui sera à tout jamais Helen Ripley, joue à contre emploi. Comme par hasard, elle s’appelle Helen (Hudson cette fois-ci). C'est une psy qui vit cloîtrée chez elle. Elle est devenue agoraphobe, à la suite d’une agression. Un serial killer, fan et malade au dernier degré, Daryll Lee Cullum/ Harry C. Jr. a faillit l'a tuer. Elle faisait des livres sur les tueurs en série, une spécialiste du genre, maintenant c’est une nonne intello, enfermée dans le confort de son penthouse.


Mais voilà l’inspecteur Jill Manara, et son collègue beau gosse, qui arrivent et tentent de la faire sortir de sa retraite. On a besoin de son savoir d’expert. Une série de crimes inexpliqués, c'est peut-être 1Serial killer ? Il n’y a pas 1, ni 2 mais plusieurs mode opératoires, donc, plusieurs tueurs (?) Puisque ces gens là, agissent de manière mécanique, et opèrent tout le temps de la même façon. 1, 2, 3 tueurs différents? Or tous les gars concernés sont soient morts, soit en prison. Donc c’est un Copycat. Un serial fan qui imite les plus célèbres tueurs des USA. Génial. Des indices montrent que le tueur est lié à Helen, d’une façon ou d’une autre. Ou alors il veut lui laisser un message. Mais lequel ?


     Le one shot d’Amiel, je le trouve très bien construit narrativement; pour un blockbuster, ça m’emballe. Certains ont fait la fine bouche, mais se taisent à moins. J’ai aimé le pitch, j’aime le film. Sans atteindre des sommets d’angoisse, on remue bien la merde, et les tripes. C’est divertissement, et enquête. C’est bonne série B horrifique par moments. Amiel a le talent pour mixer les deux, sans faire trop de clichés. Et en même temps, le cliché est collé au genre, et essoré depuis un moment, que la mode du serial killer a envahi les écrans.


    Si on fait bien attention, on se régale plus qu’on ne le croit. On voit Brian De Palma, (Body double) qui a vu Hitchcock, (Fenêtre Sur Cour, Psycho), et qui recycle ses influences avec maestria. Un peu de Vertigo, encore Hitchcock. C’est assez subtil. C’est décontracté comme un film hollywoodien sait l’être. Le tueur est supérieurement intelligent, toujours en avance d’un kilomètre sur la police. On a le couple de flics mal assortis, (Holly Hunter/ Delmon Mulroney). La femme cloîtrée Helen, n’est d’ailleurs pas insensible au charme du jeune homme, elle qui vit sans homme, sans vie sociale, et qui tombe en syncope quand on essaie de lui faire franchir la porte de son appartement. Sérieusement agorapho-machin, la nana ! Et on pensait que Mulroney faisait juste le beau flic viril, second rôle de soutien. Erreur. Un retournement de situation plus tard, on verra que les seconds rôles servent à ça aussi; détourner l’attention du spectateur,  et relancer l’action de façon tragique...


     J’aime ça aussi, dans ce thriller fait sur mesure. Fondamentaux maîtrisés, histoire originale, surprises et effets de styles, acteurs qui prennent leur pied. Tout pour faire un bel objet pop décadent. Clin d’œil au groupe The Police. Le tueur utilise un texte de circonstance, pour brouiller les pistes, et abuser la police. Très drôle. Il a beau être malade mental, il s’y connaît en chansons à la mode. Mais qu’est-ce qui était important dans une scène comme celle-là ? Passer un titre de The Police, ou montrer qu’un texte de chanson, inoffensif en apparence,  peut créer un désir de tuer chez un serial killer ?  Charles Manson citait Helter Skelter des Beatles. Notre serial killer du jour, fan de Manson, cite The Police. Murder By Numbers.


  Et finalement, Helen se retrouvera seule, en tête à tête avec le monstre. Après un parcours qui tient du chat et de la souris. Comme seule arme, elle aura sa robe rouge. Celle qu’elle portait le jour de l’agression. Hasard ou coïncidence ?

Angie_Eklespri
7
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le 6 oct. 2016

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Angie_Eklespri

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