"Quand est-ce qu'ils vont arrêter de parler ? Pitié, faites que ça s'arrête !"
En regardant Cosmopolis, j'ai contemplé l'éternité. J'étais à deux doigts de voir ma vie défiler devant mes yeux pour remplir le vide qui caractérise ce film.
Je dois être plus contaminé par les films d'action américains arrosés de testostérone. Oui, ça doit être ça, ça doit être moi qui ai un problème : je n'arrive pas à concevoir que les gens payent (un prix exorbitant - troll - ) pour aller voir des acteurs parler, parler, parler, parler, parler, parler, manger (!), parler, parler, parler, manger encore (!), parler, parler, parler, parler, parler, se faire tuer (fin). Je crois que, dans le genre, même le cinéma français n'avait pas fait mieux.
Je suis pour les "films qui font réfléchir", mais là les propos contenus dans les dialogues n'ont ni queue ni tête, et pourtant je pense modestement être d'une intelligence moyenne. Cosmopolis est soit un film pour les membres des élites intellectuelles, soit un mauvais film. J'ai choisi la 2e solution, me refusant à admettre que je suis un vulgaire béotien indigne de ce "drame" (étymologiquement, "drame" ne veut pas dire "action" ? - So funny).
Je ne suis pas un fan de Robert Pattinson, mais j'ai vu le film avec une amie qui est fan de cet acteur. Il m'a semblé qu'elle n'a pas apprécié. Je peux le dire, parce que j'ai eu le réflexe de regarder la tête qu'elle a fait au moment où (je spoile, mais vu que j'ai bien l'intention de décourager les gens de gaspiller du temps avec ce film, pas grave) le personnage de multimillionnaire qu'incarne Robert Pattinson se fait tâter la prostate à l'écran par son médecin personnel, dans une position ma foi fort grotesque. Tout un univers d'émotions est passé dans l'expression de mon amie : la surprise (due au choc), la gêne, la colère (due à la déception), l'agacement (parce qu'ils font durer le plaisir, en plus, pendant des minutes au goût d'éternité), et enfin l'abandon, l'oeil désabusé. Autant dire que de voir un mythe (il en était un pour mon amie) s'effondrer méthodiquement, cela m'a franchement amusé. C'est le moment du film que j'ai apprécié. Mon seul banc de sable dans cet océan d'inanité qui n'a même pas l'excuse de l'esthétisme pur.
J'ai dit "grotesque". Ca résume bien ce que je pense de ce film, que je n'ai décidément pas compris. Pas divertissant, n'apportant aucune réflexion, que du blah-blah que la bande-annonce ne nous annonçait pas ! Je pensais - horizon d'attente - voir un film à tendance contre-utopique, philosophique sûrement, mais pas "ça".
J'ai de l'admiration pour Robert Pattinson : comment a-t-il fait pour apprendre ce texte plaqué or, sans saveur, faussement psychologisant ?
Une pensée générale pour finir : si les traders ont tous, comme le film le laisse entendre, pour méthode catharsistique de s'asséner en clubs fermés des longs monologues parsemés de généralités digne d'un comptoir de bar PMU sur la crise financières et ses conséquences sur la politique, et sur les risques qu'ils prennent à se prendre pour des dieux en jouant avec l'argent des autres (quel dur métier !), je peux comprendre que certains finissent par craquer.