Ça fait un petit moment que les films en référence aux années 80/90 font leur showbiz, dont notamment Kickin It Old Skool, Hot Rod ou encore le récent Detention, et Adam Sandler arrive à la charge pour profiter du filon, ou plutôt « revient » à la charge, puisque ces années avaient déjà été son étrier pour Wedding singer, où il y interprétait un chanteur de noces. Oubliez l’humour gentillet et la romance, ici le mot d’ordre est sperme, sperme et encore sperme. Si l’on mettait de côté 1 euro à chaque fois que le mot « jizz » (sperme) est prononcé, on aurait presque de quoi renflouer les caisses de la Grèce.
Ça commençait pourtant plutôt bien, années 80, fantasme d’adolescent qui se tape sa prof, hélas le niveau ne décolle jamais et reste bloqué à celui de la braguette, et évidemment des 14 ans. Adam Sandler se promène la bite en érection, Adam Sandler ruine une piaule de sperme, se masturbant allègrement tous les soirs en regardant le portrait de la grand-mère, le pauvre atteint décidément des limites que même ses détracteurs n’auraient pas pu imaginer.
Imaginez Big Daddy, truc déjà pas très drôle et très pathos, mais au moins tout public, reprenez la formule d’un grand con incapable d’élever son fils, tout en enfonçant les portes de la mièvrerie et de la vulgarité, et vous vous approcherez de ce que peut être ce Crazy Dad.
Après, que l’on supporte ou pas l’humour, cette bobine souffre a fortiori d’un développement incroyablement pataud. Ça dure presque deux heures ! Or si la première heure laisse esquisser quelques sourires, la seconde ne cesse de faire trainer les choses en longueur, les blagues devenant presque inexistantes, les situations prévisibles s’enchainant avec une tristesse indicible, et un mariage peinant tellement à arriver que l’on aurait presque tendance à se demander si finalement il y en aura bien un.

Chose assez étonnante, Sandler ne tient que les rennes de la production et a en revanche confié celles de l’écriture à David Caspe, newcomer dans le registre. Sandler a peut-être douté de lui suite au fiasco de Jack et Julie, mais une chose est sûre, Caspe commence très mal sa carrière au grand écran et il a écrit Crazy Dad comme un troll se serait amusé à résumer la carrière de Sandler, c’est lourd et hoquetant. Celui-ci ne semble s’être aperçu de rien, hormis peut être après en voyant le trou béant qui aura été fait dans son porte-feuille, le déficit dépassant haut la main celui de Jack et Julie. Samberg est triste à voir, endormi et gêné encore plus que l’est son personnage après l’intrusion de ce père gauche, et finalement celui à être le plus hilarant (ou moins consternant) est la coqueluche du Hip Hop, alias Vanilla Ice, qui profite de l’occasion pour faire sa promo (et gentiment se tourner en dérision, mais pas trop), probablement entre deux numéros de son reality show sur les rénovations de maisons ou celui sur le patinage artistique, la faute à une production n’ayant pas pu s’offrir mieux. Reste que malgré tout l’homme de glace s’octroie une bonne partie des répliques qui font mouche, tout comme James Caan, et lorsque deux has-been, pas du tout spécialistes de la comédie, font mieux que Sandler, c’est évidemment que les carottes sont cuites et que la dégringolade n’a pas fini de perdurer.
Crazy Dad c’est donc la continuité logique de la carrière de Sandler, drôle sporadiquement, souvent ennuyant, très bas de plafond et évidemment réservé à un public adulte (si tenté que des adultes aient conservé leur humour de collégiens, choix cornélien pour l’ouvreuse qui doit bien laisser entrer aussi des ados si elle ne veut pas que son cinéma ferme ses portes). Si vous voulez voir le comique dans une vraie comédie orientée années 80 ressortez Wedding singer, vous n’y perdrez pas au change, et surtout vous vous rappellerez la belle époque où Sandler était synonyme de rires.
SlashersHouse
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Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste [CINE] Le pire de 2012

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le 1 oct. 2012

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le 1 oct. 2012

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