Après le film à sketches Necronomicon co-réalisé avec Brian Yuzna et Shusuke Kaneko (1993), Christophe Gans signait son premier long-métrage en solo en 1995. Après HP Lovecraft, c'était au tour du manga de Kazuo Koike et Ryôichi Ikegami (1987-88) de passer à la moulinette du Starfixien, se retrouvant aux côtés de Jacques Demy dans le club restreint des réalisateurs français ayant adaptés des bandes-dessinées japonaises (rejoints sinistrement par Philippe Lacheau en 2019).
On le sait, Christophe Gans aime le cinéma asiatique, au point d'avoir créé le magazine HK Magazine, puis la collection de VHS, DVD et BR HK Vidéo. Crying Freeman transpire de cet amour pour le cinéma asiatique, avec des personnages qui sautent et tirent au pistolet dans de superbes ralentis façon John Woo, quand il n'est pas question de combats à l'arme blanche.
Mark Dacascos est superbe en tueur qui pleure à chaque personne tuée et assure le spectacle durant les fusillades et les bastons du film. Avec Julie Condra, il forme un beau couple à l'écran (et à la ville puisqu'ils sont ensemble depuis le tournage du film). Tchéky Karyo est bon dans un rôle double : il incarne un policier corrompu, mais déterminé à trouver le Freeman ; et un mec se faisant sans cesse remettre à sa place (y compris par des femmes).
D'autant que le récit est passionnant à suivre et que Gans signe de superbes scènes d'action. En résulte, un film d'action qui se revoit toujours avec plaisir.