Cube en moyen-métrage aurait certainement détonné ; ici règne une impression de cube tournant en rond sur fond de thérapie psychanalytique balourde. Quelques scènes vertigineuses ponctuent toutefois le visionnage, doublées d’une esthétique cubiste fort intrigante. Mais les acteurs sont ou médiocres ou mal dirigés – ou les deux –, nuisent en grande partie à l’immersion du spectateur ; en outre, ils souffrent de dialogues navrants. Ici le silence est d’or : lorsque tout s’arrête un temps pour laisser place à une suspension angoissante, le film fonctionne. Car Cube vaut essentiellement pour son atmosphère anxiogène qu’une composition musicale diffuse avec une bizarrerie réjouissante. On aurait aimé davantage de pesanteur dans le mouvement et moins de pesanteur dans l’écriture des personnages. Reste une expérience en huis-clos qui conserve son mystère intrinsèque, ce qui constitue un point suffisamment fort pour encourager le visionnage d’une œuvre certes imparfaite mais ambitieuse.