Aah les années 90, une décennie, qu'on retiendra pour sa richesse et sa créativité.
Des films d'actions bourrins funs tels que Last Action Hero, jusqu'aux chefs-d'œuvre philosophiques de S-F comme Bienvenue à Gattaca, en passant par des drames épique tels que Braveheart, ce fut surement l'une des décennies les plus prolifiques (avec les 80's) en terme de Cinéma !
Puis arrive dans nos salles, la même année que l'excellent Starship Troopers, un petit film d'ambiance bien ficelé qui passera inaperçue puis deviendra cultes bien plus tard : Cube de Vicenzo Natali.
SYNOPSIS:
Six individus sans rapports de près ou de loin, se réveillent enfermés dans un immense endroit clos, qui se révélera être un Cube géant, ou chaque pièces peut être piégée, ou à chaque secondes la mort les guette, sans nourriture, sans moyens de communications. Quentin, Holloway, Rennes, Worth, Leaven et Kazan vont devoir, malgré la peur, le stress et le mystère, unir leurs compétences pour sortir de cette machine de mort. 
Le principal point fort du film est surement son histoire, son concept de base très original et très bien développé tout au long de sa trame. Le scénario est écrit avec beaucoup de talent. C'est un 8-clos stressant, avec une ambiance bizarre et inquiétante, avec pas mal d'effusions d'hémoglobine, un environnent anxiogène, ou claustrophobie n'a jamais aussi bien rimée avec film (même si ça rime pas). Le film nous plonge dans une grande équation de mystère ou les chiffres sont les clés de la survie, car en effet, les mathématiques sont un élément important du relèvement partiel de l'intrigue. 
Les personnages sont ordinaires et peuvent paraître clichés mais il en est rien. 
Ils sont le reflet des différentes composantes de notre société et la ressemblance entre eux et nous va de paire avec l'empathie naturelle qu'on développe tout au long du film. Une femme médecin (Holloway), un flic (Quentin), une lycéenne douée en maths (Leaven), un concepteur de la coque du cube (Worth), un roi de l’évasion (Rennes) et un handicapé mental mais surdoué (Kazan).
Le jeux des acteurs est assez surprenant. Bien que très peu connus,  ils nous livrent pourtant de véritables performances, ou au moins, arrivent tout à fait à être crédible à l'écran. Les dialogues entre eux sont très bien écrits, et leurs interactions nous paraissent tendues, chaque seconde sur le qui-vive. Nous observons leur comportement comme nous le ferions de rats de laboratoire. Le spectateur est donc placé dans l'ambivalence du regard à la fois scientifique, empathique et sadique.
Le film pose une question assez intéressante qui est la suivante : 
Que ce passerait-t-il si on enfermait six personnes au hasard, sans relations et très caractérielles dans une immense prison piégée ?
Le cadrage n'est par contre, pas hyper original, pour un film de ce style. Il manque de richesse dans la façon de filmer et de placer les personnages dans le décor mais l'usage de la caméra-épaule est néanmoins pertinent.
Ce film ne répond pas vraiment aux questions posées, il propose un mystère et a le mérite de ne pas nous le révéler la fin. Ce qui est appréciable au regard de la tendance filmique actuelle. Libre à vous de construire vos propres interprétations. 
En plus d’être très psychologique, Cube nous propose une vision de la société assez sombre et pessimiste, ou les individus se retrouvant dans une situation d'urgence et de peur, sont difficilement capable de s'entraider et de faire perdurer leurs entraide dans le temps. Il nous montre aussi les différents rapports de force entre les personnes au sein d'un groupe (dominant/dominé(e)/indépendant etc), ainsi que le conditionnement des gens dans la société (à travers leurs fonctions ou métiers), comme un déterminisme biologique immuable. Ou plutôt, il montre que ces rôles, quand ils se retrouvent vacillant, peuvent générer la violence et la discorde, par la perturbation de l'esprit se retrouvant dans l'altérité totale, l'étrangeté dangereuse d'un lieu impossible. Pour moi, tout ce film est une métaphore de l'enfer.
Cube mérite le détour et mérite ses récompenses (prix du festival de Gérardmer et prix du meilleur film canadien). Comme beaucoup de perles des années 1990, Cube, démontre, encore une fois, que le budget  d'un film (seulement 350 000 Dollars) n'a rien à voir avec sa qualité. 
Ne regardez pas les suites, elle sont à chier sa mère !