Et si le texan le plus macho, coureur et homophobe du monde découvrait soudainement qu’il n’était pas immunisé contre le fléau qu’il pensait réservé aux gens différents qu’il hait tant?
C’est la base de l’histoire, la suite est à la fois ce qu’on en attend et bien plus encore (comme denver oui…. toujours placer de savantes références dans ses critiques, il parait que ça en jette un peu).
D’abord parce qu’on a beau se projeter, on a bien du mal à savoir comment réagir à ce type de nouvelle, comment l’esprit se dit qu’il faut se battre pour survivre même quand on est condamné, comment faire confiance à des médecins qui tâtonnent et se trompent encore, jonglant entre gros sous, incapacité à soigner et petits malades insignifiants…
Aussi parce qu’on se souvient que comme toute nouvelle maladie, le sida touchait (ou touche encore) doublement les personnes: à la fois malades et stigmatisées. C’est pour cet aspect que le point de vue du gars homophobe est une bonne approche, et sa relation avec le personnage de Jared Leto une bouffée d’oxygène.
Globalement on pourra saluer le traitement dépathosifié, et le fait de préférer nous proposer une lecture sans doute pas très glamour du combat pour survivre, d’un commerce clandestin qui devient une véritable mafia, d’un gars qui voulait seulement souffrir un peu moins.
On apprécie l’effort mais ça n’est pas non plus de ce genre de film qui nous marquent réellement, il lui manque encore un peu pour monter la marche qui le sépare des vrais films qui vous collent aux basques et dont on garde un souvenir vivace même des années plus tard.
Par contre on pourra aisément le retenir dans les carrières des deux acteurs principaux parce qu’ils sont tous deux excellents, et que rien que pour ça il faut faire l’effort de voyager vers ce peu reluisant dallas...