The Blob fait peau neuve grâce à une restauration magnifique qui décuple le travail esthétique de son réalisateur : cadrage précis, colorimétrie superbe, atmosphère tendue qu’une très efficace bande originale retranscrit avec efficacité. Surtout, le film vaut pour sa porosité dans le ton employé, oscillant sans cesse entre horreur et comédie ; le générique de début nous confronte déjà à ce décalage via une chanson géniale et mémorable interprétée par les Five Boys – une fois entendue, impossible de l’oublier ! En outre, le film se clôt sur une décision à l'absurdité délicieuse (vive la protection de l’environnement). Nous sommes en 1958 et les effets visuels s’avèrent très soignés mais utilisés avec trop de parcimonie du fait de leur coût et des limites techniques imposées par l’époque. Ce qui pèche aujourd’hui ce sont les trop nombreuses longueurs pour une œuvre déjà relativement courte ; la force suggestive du métrage ne suffit pas toujours à terrifier ni à rendre compte de l’ampleur de la menace. Demeure une curiosité divertissante et honnête dans sa démarche.