Dans sa première moitié, Dans ma peau intéresse guère entre des dialogues peu inspirés et une mise en scène plate qui ne varie pas suffisamment les distances avec les protagonistes. Le rapport à ses blessures qu’entretient Esther (Marina de Van) renvoie alors à Crash de David Cronenberg.
Le trouble nait réellement qu’à mi film lors du diner de travail puis dans la séquence muette qui vient ensuite, sorte de retour à l’état primitif de l’héroïne. L’atmosphère alors instaurée est aussi issue d’une caméra enfin plus mobile osant quelques déplacements appropriés. En outre, dans cette deuxième partie, le gain en étrangeté s’effectue par un élargissement du spectre thématique du film. En ajoutant le cannibalisme aux scarifications initiales, la torture physique se pare d’aspects psychologiques. Dès lors, Dans ma peau gagne en intensité pour lorgner vers Trouble every day de Claire Denis.