Après un Alice désastreux, Tim Burton remonte (un peu) la pente avec un film plus proche de lui, où le gothique se mêle à l'absurde, et où le côté graphique se mêle à du sang bien rouge.

Si le film est un gros budget, Burton n'en oublie pas son talent pictural, comme la très belle scène de départ où Barnabas Collins se transforme en vampire, qui est la réplique exacte d'un Nosferatu ou la description très imagée des 70's, avec des couleurs très flashy.

Comme d'habitude, on a droit à Johnny Depp, qui devient enfin un peu moins cabotin, et, comme il revient après deux siècles de sommeil, il crée un décalage comique entre les us et coutumes de son époque et les années 70, où il traite de manière imagée la jeune Chloe Moretz de pute, alors qu'elle n'a que 15 ans !

A l'image de cette scène, le film se permet quelques scènes dites immorales, comme un père qui va quitter son fils pour réussir sa vie au lieu de rester avec lui, ou le meurtre de plusieurs ouvriers, sans oublier les tonnes de grossièretés prononcées par Chloe Moretz, excellente en fille rebelle qui attend sa majorité pour fuir.

Outre Depp, plusieurs membres de la famille Burton reviennent, comme Helena Bonham Carter, Michelle Pfeiffer (vingt ans après Batman le défi) et une courte apparition de Christopher Lee. Et n'oublions pas la présence de Alice Cooper et la sublime Eva Green, toutes poitrines seillantes, sans oublier la nouvelle venue, Bella Heathcoate, qui est typiquement un personnage "Burtonien" avec son visage de porcelaine.

Le principal reproche que je ferais à ce film, c'est qu'avec une telle palette d'acteurs, des personnages intéressants, le scénario soit d'une telle indigence, il est impossible de ne pas avoir vu ces stéréotypes sur les vampires 1000 fois sans les renouveler, et une musique de Danny Elfmann assez pénible à écouter (à côté de Barry White, qu'on entend durant une scène de sexe très débridée, ça fait pâle figure).
C'est le genre de film qui se suit avec plaisir, car on sourit souvent, mais dont on a 30 minutes d'avance sur l'histoire.

Cela dit, Tim Burton remonte dans mon estime, et Johnny Depp redevient supportable, ce qui est un sacré compliment à mes yeux.
Boubakar
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le 8 mai 2012

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Boubakar

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