Je suis grand amateur de l'univers de Burton. Il a fait du bon et du moins abouti. Celui-ci fait partie de ses réussites.

Avec un univers aussi gothique que le sien, on pouvait se demander pourquoi il ne s'était pas encore attaqué sérieusement à un film de suceur de sang ?
C'est chose faite. Et bien faite. L'insertion du vampire joué par Johnny Depp dans les 70's est tout bonnement géniale. On commence par LA chanson des Moody Blues "Nights in White Satin" et je commence déjà à m'évader avec ces quelques notes... Les looks improbables de ces années là forment un contraste saisissant et véritablement de bon aloi avec cet homme venu du XVIIème siècle, son allure et sa façon de s'exprimer délicieusement désuète.
L'histoire suit une trame relativement convenue mais ajoutez l'ambiance Burtonienne et c'est tout de suite le frisson. Une sombre histoire de vengeance d'un amour contrarié et une malédiction jetée dessus nous propulsent le vampire maudit à l'ombre pour 200 ans...heuuu, n'exagérons rien, 196 ans exactement.

Quand il débarque, c'est la stupeur dans le manoir familial. La galerie de portraits que nous dresse Burton est fabuleuse : Michèle Pfeiffer mystérieuse et manipulatrice dont on se demande à chaque instant ce qu'elle va nous sortir de sa manche, Helena Bonham Carter en médecin alcoolique bien déjantée (j'adore cette actrice), les enfants un peu barrés et le domestique étrange. C'est presque la famille Adams !
Ajoutons la pulpeuse et sulfureuse Eva Green et la formule est complète.
La cerise sur le gâteau arrive avec un clin d'œil excellent à celui qui fût Dracula il y a quelques décennies, M. Christopher Lee en personne ! Il ne reste pas longtemps à l'écran mais c'est émouvant.

Toute cette histoire se déroule dans un décalage délicieux où Burton s'auto parodie avec bonheur. La scène avec les babas cool et le vampire est littéralement désopilante. Du velours !

Seul bémol : la dernière partie du film où une débauche d'effets spéciaux visibles, une bagarre un peu vaine et un dénouement rapidement expédié viennent un peu gâcher la joie éprouvée tout du long.
Un peu dommage, on a frisé l'excellence...

Je le reverrai cependant avec grand plaisir.

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le 12 mai 2012

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