Mettons nous un instant dans la peau du personnage principal du film, Barnabas Collins, et imaginons avoir passé les 200 dernières années dans un cercueil, avant d'aller voir ce Dark Shadows. Oh mon Dieu, des peintures qui bougent et parlent!!!! D'accord, mettons plutôt vingt cinq ans... A cette époque là, Tim Burton est encore un jeune aux dents longues travaillant chez Disney et Johnny Depp la révélation de la série 21 Jump Street.

Quel intérêt à cette proposition? Tout simplement voir ce film d'un oeil neuf, et non pas comme "le dernier Burton, avec encore Johnny Depp"... Découvrir ainsi un univers visuel et graphique encore inexploré, mettant en scène un scénario à mi-chemin entre horreur bon enfant et humour cynique appuyé par la musique du jeune compositeur Danny Elfman (qui n'a même pas encore commencé à travailler sur Les Simpson) et porté par un acteur au jeu original. Pas de Beetlejuice, de Sleepy Hollow ou même de Edward aux mains d'argent pour faire la comparaison.

Car sinon, oui, il s'agit bien là de la recette qui a fait le succès du réalisateur, appliquée sans varier un iota, avec en plus quelques clins d'oeil appuyés aux films cités ci dessus ("Chérie, ne fais pas de trous dans les draps..."). On y retrouve les tics visuels qui ont agrémentés l'oeuvre de Burton sur plus de deux décennies, les mêmes centres d'intérêts pour le macabre et les familles dysfonctionnelles, avec, en guise de touche de modernité, une musique aux tons plus pop ajoutés dans la bande son. Et, bien sûr, un Johnny Depp au jeu à peu près égal à ce à quoi il nous a habitué depuis Pirate des Caraïbes.

Une recette qui fonctionne toujours autant, même si elle commence à sentir un peu le réchauffé, par la grâce d'une mise en scène toujours aussi efficace, d'une ambiance macabro-loufoque plutôt bien vue et de quelques rôles bien portés (Eva Green et sa robe rouge...). On regrettera malgré tout la sur-exploitation du duo Depp-Green au détriment d'autres personnages sous développés comme celui des enfants, ainsi qu'une histoire qui culmine en un joyeux n'importe quoi.

Burton fait du Burton, certainement pas sa meilleure cuvée mais un bon film de genre malgré tout. Les fans du réalisateur à la chevelure en pétard crieront une fois de plus au génie, en attendant un Frankenweenie sur lequel reposent beaucoup d'espoirs...
Hyunkel
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le 13 mai 2012

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Hyunkel

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