Méfiez vous des films où les ouvriers, les pêcheurs et les hippies servent de repas au héros

Tim Burton fait une caricature de ce qui l'a rendu célèbre : fantôme, vampire, sorcière. Il ne manque plus qu'un loup-garou. Alors que dans Edward aux mains d'argent, l'étranger luttait pour survivre au milieu d'une société qui le rejette, ici les rapports sont inversés : personne ne rejette l'étranger, le vampire, parce que l'étranger est un bon capitaliste, digne héritier d'une famille bourgeoise.
Il se trouve qu'en bon capitaliste, ce vampire a de l'argent. Les femmes tombent toutes follement amoureuses de lui (ne me demandez pas pourquoi), la sorcière Eva Green est immortelle, nymphomane, et veut détruire ce qu'elle ne peut avoir. Non seulement son rôle n'est pas très intéressant, mais elle a l'air de s'y intéresser autant que le spectateur. La doctoresse, Helena Bonham Carter, je ne l'avais pas reconnue, n'a qu'un rôle très secondaire, et à un moment... j'ai eu beaucoup de mal à le croire, mais... elle fait une fellation à Johnny Depp ? Sans raison ? Toujours pas compris, c'était sûrement censé être une blague.
Johnny Depp ne joue pas. Johnny Depp est Johnny Depp. Les mêmes mimiques, les mêmes grimaces que quand il cabotine avec ses amis pirates.
On a juste augmenté son registre de langage de plusieurs crans, et toutes les femmes s'extasient dessus, oh, oui, ce qu'il parle bien !

Heureusement, il y a Michèle Pfeiffer. Qui sait où elle va, elle, dit son texte à la perfection et mène ce petit monde. Je n'ai pas bien compris qui elle était vraiment dans l'histoire, une descendante de Johnny Depp, une branche rapportée. Et Chloé Grace Moretz, la hitgirl de Kick Ass 1 et 2, parfaite en ado de 15 ans insupportable.
J'ai arrêté 20 ou 30 minutes avant la fin, je peux même pas dire que je regrette. Je suppose que les deux comparses, Eva Green et Johnny Depp, finissent par disparaitre, laissant aux vivants le soin de pêcher des poissons et de ruiner pour de bon la biodiversité des côtes de l'Est des Etats-Unis.
Les seuls qui auraient pas empêcher ça sont les hippies qui parsèment le film, mais ils sont stupides, tellement stupides que Johnny Depp les bouffe. Voilà le message du film : l'idéalisme ne mène à rien, rendez-leur service, mangez les hippies.