(...) La première séance culte de cette année commence avec Darkman de Sam Raidi, pas le film le plus connu de son auteur, mais qui n’en demeure pas moins un véritable fleuron d’un genre super-héroïque, qui est aujourd’hui entaché par des films tous calibrés. Vu comme un hommage à un certain sous-genre de l’univers des comics, Darkman est un personnage dont la mythologie a été inventé par Sam et Ivan Raimi pour le film. Le personnage, torturé et violent, est un mélange étrange entre The Swamp Thing de Len Wein et Berni Wrightson, et le Fantôme de l’Opéra de Gaston Leroux. Sam Raimi essaye de s’éloigner de la case cinéma gore dans laquelle il risque de rester enfermé, et nous propose alors une mise en scène, qui brille par le mélange entre un classicisme grandiose et sa manière de faire. Ainsi, on oscille entre des purs moments hollywoodiens grandiloquents, avec des cascades incroyables et la multiplication de figurants et de décors, et des pur moments raimiesque drôle et avec une caméra virevoltante et des décadrages en veux-tu en voilà, annonçant déjà son travail sur la trilogie Spiderman, certes inégale mais qui comporte des séquences de grâce cinématographique. Liam Neeson livre une performance dans le veine de Jeff Goldblum dans The Fly de David Cronenberg, entre la folie et le romantisme d’un amour impossible, infusant ainsi au personnage une violence étonnante pour un film de studio. Les questionnements moraux du personnage principal passent vite à la trappe faisant du Darkman plus un vigilante qu’un super-héros, questionnant donc tout un pan de l’héroïsme à l’américaine. Quant aux effets spéciaux, entres les incrustations d’immeubles dans un ciel orageux, des mattes paintings sublimes, des fondus enchaînés en surimpressions, même si ils sont un peu datés, ils me renvoient à l’artificialité d’un cinéma que j’aime tant, agissant alors comme un vraie madeleine en me rappelant le cinéma avec lequel j’ai grandi. Darkman est un objet de studio hybride que l’on aimerait voir plus souvent, mais qui, à cause de la liberté de ton et de mise en scène d’un auteur pas comme les autres, ne se fait malheureusement que trop rare. (...)


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VictorTsaconas
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le 30 déc. 2015

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Victor Tsaconas

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