David et Madame Hansen par LeSuricateMag
De temps à autres, il y a des films dont on ne sait trop quoi penser après les avoir vus. Ce sentiment d’égarement est exactement celui qu’on a ressenti à la vision de David et Madame Hansen. De fait, la promotion importante faite autour du film et les présences d’Alexandre Astier et d’Isabelle Adjani au générique avaient de quoi nous mettre l’eau à la bouche.
Alexandre Astier, père de la série humoristique à succès Kaamelott, s’installe pour sa première réalisation devant et derrière la caméra. Un pari d’autant plus risqué pour un néophyte. Car, même si ce dernier a créé six saisons de courts- métrages télévisés, il n’en demeure pas moins un quasi inconnu du grand écran. Ayant auparavant fait miroiter la possibilité d’un long métrage axé sur Kaamelott, le cinéaste a préféré faire un film plus profond, plus humain et surtout plus dramatique. De fait, l’histoire nous plonge dans la vie de David, infirmier, et de madame Hansen, riche héritière dont la mémoire est défaillante. Lors d’une sortie accompagnée, les deux personnages que pourtant tout oppose vont partir à la recherche d’un passé que tout deux ignorent mais surtout, vers un passé rempli de blessures et de chagrin.
Autant le dire de suite, cette histoire tracée tel un chemin de rédemption et de quête de soi n’est pas désagréable à suivre, même si cela a déjà été fait. Ce qui nous rend perplexes, c’est la mise en forme. En effet, Alexandre Astier nous a concocté un imbroglio scénaristique en nous présentant des scènes où s’enchevêtrent des propos dramatiques et des dialogues sarcastiques qui n’ont souvent ni queue ni tête. De plus, nous avons été surpris par l’amateurisme du montage. Et pour cause, on assiste à une accumulation de nombreux champs et contre-champs filmés à 180°, à des plans se succédant à une vitesse nauséabonde, à une série de faux-raccords (ou d’absence de raccords) et, comble du désespoir, à des sauts temporels mal amenés. Bref, c’est la bérézina.
Au final, Alexandre Astier n’a pas réussi son entrée dans le monde des cinéastes et n’est pas aidé par la prestation mitigée d’une Isabelle Adjani complètement inconstante à l’instar de son personnage. Ce sera pour une autre fois car notre sympathie pour le lyonnais reste jusqu’à présent intacte.
Matthieu Matthys