Un De Gaulle qui n'atteint jamais son but

" De Gaulle, un film qui bande mou " , tel pourrait être le résumé, aussi réducteur soit-il, pour un projet ambitieux se concentrant sur une figure historique incontournable.

Mais le film de Gabriel Le Bomin échoue sur à peu près toutes les pistes qu'il tente d'aborder ; Pire, il ne fait que les effleurer, dans un déballage hagiographique dénué de toute idée de cinéma suscitant une frustration permanente qui atteint son summum lorsque le générique final apparaît.

De Gaulle choisit en effet de traiter le personnage lors de la défaite de la France en mai 1940 et sa fuite vers Londres, tout en privilégiant l'axe du couple de Gaulle, ici interprété par un Lambert Wilson étouffé et une Isabelle Carré décidément toujours parfaite. Malheureusement, même en choisissant de nous narrer le personnage au détour de cet aspect plus intime, tel un véritable élan de modestie, le film échoue à retranscrire la passion entre ces deux amours qui s'attendent.

Toute l'ampleur de l'histoire est ici évaporée dans des passages didactiques où tout, des personnages se trouvant réduits à des incarnations dignes de reconstitutions de documentaires historiques (dont un Churchill de pacotille qui parle 50% du temps français) aux dialogues et aux scènes se trouvent étouffés par cette vision didactique dénuée de fougue et d'ambition.

Des incarnations vides, et un projet en pilote automatique, précipitent ce De Gaulle vers une fin rageante car donnant la ferme impression d'un projet qui n'a fait que parcourir sans même effleurer une figure et une histoire aussi complexes et importantes.

De Gaulle est ainsi un téléfilm de luxe qui aurait pleinement trouvé sa place dans la grille d'un programme télé, où même sur une vieille VHS qu'un prof d'histoire un peu âgé passerait lors des derniers jours précédant les vacances scolaires.