London Calling
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Il est vrai que je n'ai pas souvent vu des films sur le général de Gaulle. Souvent, il est représenté par son ombre (l'armée des ombres...) ou de dos ou par un extrait réel (Paris brûle-t-il) et toujours sur la partie publique de sa vie. Et je crois (pas de souvenir en tous cas) que je n'avais jamais vu de film décrivant sa vie intime. Et à vrai dire ça ne me manquait pas vraiment.
Mais comme ce film était centré sur quelques jours - très critiques pour la France - en Juin 1940, j'ai pensé que cela pouvait présenter quelque intérêt d'avoir une nouvelle vision - quelle qu'elle soit - sur cette période, les décisions prises ici et là engageant l'avenir du pays.
Le choix du scénariste a été de mettre sur un même plan sa vie intime et sa vie publique. Quand je regarde un film quel qu'il soit, je me pose, plus ou moins implicitement, les questions : quel est la motivation du scénariste ou du réalisateur ? Quel message veulent-ils que le spectateur retienne ?
Dans ce film, je n'ai pas trouvé de réponse bien satisfaisante à ces questions.
Là, je suis dans le trouble pour une bonne raison, c'est que le couple de Gaulle (je devrais dire la famille de Gaulle) n'a, à ma connaissance, jamais frayé avec une certaine presse tellement il semblait y avoir une paroi étanche entre vie privée et vie publique. A quoi bon désacraliser ou ouvrir une porte qui aurait dû rester fermée ? J'ai l'impression d'avoir vu, à travers un trou de serrure, quelque chose qu'il ne fallait pas voir...
Je ne parle même pas de la scène de démarrage du film où on voit le couple De Gaulle au lit. Il est certain que, même pour De Gaulle, pour faire des enfants, il faut en passer par là, d'accord : mais on s'en fout, non ?
Je préfère dire que mon attente du film, c'était plutôt la partie historique (80 à 90%) mâtinée, à la rigueur, de quelques informations "distillées" sur sa famille et la partie exode (10 à 20%). Et qu'à ce titre, je suis particulièrement déçu. Car, du coup, les situations historiques sont esquissées, ne sont pas approfondies, tout se passe en réflexions lâchées par les uns ou par les autres (Paul Reynaud, son épouse, Georges Mandel, Churchill, etc ...), un peu décousues pour faire un peu historique, en extraits de discours, bref en lieux communs, probablement exacts (il ne manquerait plus que ça, que ça soit en plus inexact).
Reste le casting : oui, Lambert Wilson me semble avoir fait l'affaire ; je n'ai pas trop de doute là-dessus. Mais comme on dit vulgairement : il ne fait que chanter sur une partition qu'il n'a pas écrite.
La réalisation : elle va un peu de pair avec le scénario.
Bref, ce n'est pas un grand film. C'est même une litote.
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Créée
le 26 janv. 2021
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