De-ci de-là
De-ci de-là

Film de Guru Dutt (1954)

Situé durant la première partie de son œuvre, ce film manque un peu de caractère et ne sort qu'assez peu d'un carcan commercial. La dimension sociale du début du film (avec l'idée de la difficulté de réinsertion des repris de justice) est délaissée au bout d'une trentaine de minutes, et demeurait assez survolé de manière générale. Mais on sent quoiqu'il en soit une certaine tendresse pour les laissés-pour-compte (comme que Kalu forme avec un petit vagabond).
Pour autant le film est loin d'être désagréable grâce au charme de ses comédiens, aux chansons souvent plaisantes et à ue réalisation qui ne manque pas d'idée comme les nombreux barreaux, barrières et autres montant qu'on trouvent au premier plan durant le premier tiers et qui perpétuent la notion d'enfermement et de société sclérosée.


La structure du film est assez atypique par ailleurs avec un dernier acte qui vire dans le film noir où Kalu est contraint de s'associer malgré lui à une bande de malfaiteurs : kidnapping, poursuite en voitures, plan pour braquer une banque, fusillades, femme fatale... Plutôt étonnant et correctement exécuté (pour du cinéma indien pour qui ce genre de codes n'allait pas de soi). Ca permet aussi de relancer une intrigue qui commençait à s'essouffler dans des sous-intrigues dispensables tel l'escapade au zoo (maladroitement inséré au scénario pour justifier un changement dans le comportement de Johnny Walker).
Il n'y a dès lors plus beaucoup de prises de risques si ce n'est cette hybridation des genres. Il semble tout de même que ce soit Guru Dutt qui dès son premier film a intégré cette influence du cinéma policier américain.


Au final, ça reste un honnête divertissement, plutôt frais et léger, mais je m'attendais à un peu plus de personnalité (pour comparer avec l'assoiffé seul autre film que je connais de Guru Dutt). Il faudrait sans doute connaître ses premiers films et pour un premier film conçu par sa société de production, il a peut-être joué la sécurité pour pouvoir développer des projets plus intimes par la suite.

anthonyplu
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le 24 janv. 2017

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