On sait que pour Bergman, chacun de nous est comme un îlot de conscience, et que cette vérité est la source même de notre solitude : il ne reste alors que le sexe comme domaine métaphysique où jouer le drame même de notre existence. "De la Vie des Marionnettes" illustre de manière éclatante - et très, très raide et "près de l'os" - cette vision du monde particulièrement pessimiste. Comme toujours, l'amour que Bergman porte au visage humain est le moteur esthétique du film (les expressions en disent plus long que les mots, ce qui a souvent fait que ses détracteurs ont qualifié le cinéma de Bergman de "psychologique"), et le sujet de ce film âpre va au-delà de la simple exploration de libidos torturées : Ne sommes-nous que des marionnettes agitées par notre libido ? Pouvons-nous sortir un jour de l'enfance ? Quel est le prix secret à payer pour atteindre un bonheur adulte ? [Critique écrite en 1980]