Le meilleur film du meilleur réalisateur français actuel ...

Un goût de rouille et d’os dans l’eau où Stéphanie a les jambes brisées entre les décombres du bâtiment balayé. Un goût de rouille et d’os sur le terrain vague où Ali brise des mâchoires et se brise les mains au combat. Un goût de rouille et d’os c’est l’union de deux saveurs que tout oppose et qui forme une alliance brutale, troublante, bouleversante … pour un film délicat, magnifique, sincère. Marion Cotillard est sublime dans ce qui est sans doute la meilleure prestation de sa carrière. Handicapée après l’accident, elle va retourner à la vie grâce à Ali un gardien de sécurité qu’elle a rencontré en boîte. Si le pitch paraît ultraclassique et déjà vu, détrompez vous ce n’est pas l’histoire du film. Marion Cotillard n’est pas le sujet du film. Le vrai premier rôle c’est une bête sauvage, instinctive … humaine que campe Matthias Schoenaerts, révélation de Bullhead. Cette statue de testostérone est le véritable handicapé de l’histoire. Il ne sait pas se comporter avec son fils ou sa sœur mais il mange, il boit, il baise, il se bat. Il pense aider Stéphanie mais comme souvent chez Audiard sans avoir commencé il est déjà condamné à être vaincu sans le savoir. Qui fait du bien à qui ? La ligne se trouble tandis que Stéphanie renait de ce corps qu’elle déteste et qu’Ali s’éloigne de tout ce qui le rattache au monde. C’est dans ce contexte de bataille à la vie que naît l’amour entre ces deux corps et ces deux êtres. Audiard nous cogne et nous bouleverse avec cette histoire qui n’est plus une histoire … c’est une vie. Le casting est incroyable, les images tout simplement belles, … Les mots sont bien ternes décrire ce chef d’œuvre qui brille d’une noirceur pure et qui est aussi beau et fascinant que le trajet d’une larme sur la joue des spectateurs en pleurs pendant le dernier quart d’heure. Alors pitié Audiard : « Raccroche pas … je t’aime. »