Dead End, qui avait récolté toute une chiée de prix lors de festivals de renom (BIFFF, Fant-Asia...) avait tout pour être le divertissement absolu destiné aux aficionados de fantastique, servant une histoire de dame blanche mêlée à un fond sorti tout droit d'un script de Rod Serling.
Chose importante, le film est Franco-américain, ce qui prouve une nouvelle fois qu'avec des moyens plus conséquents, un réalisateur et un scénariste Français (Jean-Baptiste Andrea et Fabrice Canepa) peuvent servir quelque chose de qualité, pour peu qu'on le leur permette (il reste néanmoins désopilant qu'il y ait fallu 4 ans avant qu'un distributeur se décide à le commercialiser dans nos contrées).
Le résultat est largement à la hauteur de nos espérances, avec des dialogues hilarants tournant le genre en dérision, la famille piégée sur une route sans fin se déchirant au travers de répliques assassines, tout en y ajoutant une atmosphère envoûtante et mystérieuse (bien que prévisible). Et puis il y a Ray Wise, icône de Twin Peaks, mais pour certains aussi le Diable en personne (cf Reaper), une valeur sûre, donc.
La sauce prend plutôt bien, situant le tout pendant les fêtes de Noël, profitant également de l'occasion pour transformer cette réunion familiale en déchirement, et l'on trépigne devant ce divertissement qui par une astucieuse mise en scène réussit à combler l'aspect horrifique sans pour autant dilapider du gore dans tous les sens.

Bref, Dead End est une production n'ayant pas volé son statut d'objet culte, principalement grâce à ses dialogues baignés d'humour cru et noir, ainsi que le plus gros de son histoire, car il faut bien l'avouer, le fond tombe comme un flan dans une basket, chose extrêmement désagréable. Le titre en disait trop, l'ombre de productions similaires planait, et il est assez regrettable que les scénaristes n'aient pas trouvé quelque chose de plus substantiel pour le conclure, la dernière impression étant souvent celle qui reste dans les esprits. Handicapant, certes, et surtout déjà vu, mais si l'on en fait abstraction on en garde un bon souvenir, et l'envie de le ressortir pour se marrer une nouvelle fois se fera probablement sentir dans les semaines ou mois qui suivront sa première visualisation.
Pour conclure, ceux qui recherchent un produit qui change le concept sur la forme, mais pas sur le fond auront de quoi passer un bon moment avec cette pochade parodique. En revanche, ceux qui s'attendaient à un triture méninges seront largement déçus, car comme dit plus haut, le fond a déjà servi et n'a en aucune façon été remanié.
Mention spéciale pour Ray Wise, qui comme toujours est excellent, incarnant un père de famille qui de très calme deviendra progressivement excédé avant de devenir fou, chose en laquelle il est devenu maître.
SlashersHouse
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le 25 nov. 2011

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