Deadpool par Fritz Langueur

Interpellé par les différents trailers, la censure hautement marketée et disons le la bande annonce bien rythmée au son de Salt-N-Pepa, je n’aurai pas loupé ce « Deadpool ». Je n’en attendais rien pour autant donc je ne suis pas déçu, au contraire. Certes, le niveau est plutôt au dessous de la ceinture, le Deadpool en question (aux dire des puristes) est maltraité et le scénario ne révolutionne pas le genre, ne faisant qu’ajouter un énième super-héros au catalogue cinématographique déjà très (trop !) fourni depuis deux décennies.

Wade Wilson est un crétin heureux (avec quand même une petite boule de haine en creux de gorge) qui ne connaît de la culture que la première syllabe, un peu cramé du cerveau comme de corps. Omniprésent, à la logorrhée poisseuse, irrévérencieux pour lui comme pour les autres, il est et fait le film. Je peux aisément comprendre que l’on déteste… moi c’est pour cela que je le trouve attachant.

Et comme je suis plutôt bon public, pas attaché plus que cela aux franchises Marvel, j’ai pris ce « Deadpool » là où il se situait, sur le premier degré. On y trouve un bon cocktail bande-son/montage donnant lieu à quelques scènes saillantes (générique, scène de combat sur le pont ou finale…), un esprit potache facile mais efficace, un sens de l’autodérision (qui aurait du être plus poussé toutefois) plaisant et un acteur inspiré (Ryan Reynlods) qui semble s’amuser autant que nous. Bien sur on pourrait reprocher au scénario d’explorer des pistes sans les poursuivre (dans les suites à venir sans doute), qu’au final il y a beaucoup plus de blabla que d’action, ou encore qu’à force de ne pas se prendre au sérieux, l’intérêt de la franchise risque de s’atténuer très vite. On peut…

Mais si l’on considère « Deadpool » comme un film de série B (de ceux qui faisaient les beaux jours des 1ères séances jadis), labélisé 100% entrainement, pourquoi bouder son plaisir ?