Le mot d’ordre ? Je rentre dans le rang, caché sous d’épais fards vulgaires. Ici blagues, références et allusions au pénis fonctionnent comme les rouages sériels d’un mécanisme si bien huilé qu’il en oublie le mouvement, abolit la créativité, tue l’irrévérence. Deadpool 2 agit à la manière d’un coussin-péteur qui, une fois l’effet de surprise initial passé, se gonfle et se dégonfle sans amuser quiconque. On connaît la chanson. Et les détours outranciers ne divulguent guère l’indigence du scénario, la pauvreté de ses dialogues ou la conformité bling-bling de sa mise en scène couverte d’une couche hideuse d’effets visuels. Trop long, trop répétitif, terriblement idiot et politiquement inoffensif, cette suite témoigne d’une irrévérence de façade incitant, en sous-texte, à la consommation de joujoux Marvel et à la crétinerie rendue jouissive car consciente. Il ne suffit pas de reconnaître son indigence pour y remédier, cela se saurait.