Il aura fallu attendre pas moins de sept années (c'est-à-dire une éternité) pour découvrir le nouvel opus de Kathryn Bigelow.
La fameuse réalisatrice qui bénéficie d'un physique de mannequin, mais qui a une sacrée paire de testicules, à rendre jaloux ses collègues masculins, pensant faire du cinéma viril et pleins de testostérones.
On peut dire qu'elle préparait bien son retour, parce que, quel film ! C'est probablement sa meilleure oeuvre depuis (ou même auparavant) l'excellent Strange Days.


The Hurt Locker décrit le dur quotidien d'une unité de déminage américaine à Bagdad. Le long métrage ouvre les hostilités avec pour introduction, une séquence de désamorçage d'explosifs (le fil rouge du film, j'y reviendrai plus tard) qui tourne mal: le démineur en chef trépasse.
C'est à partir de cet évènement que le lieutenant James (incarné avec brio par Jeremy Renner) entre en scène afin de remplacer la perte évoquée précédemment. Il semble que ce personnage précis est à l'opposé du premier démineur en chef: c'est une tête brulée qui ne fonctionne qu'à l'instinct et à l'adrénaline.


Pour schématiser, le scénario est composé de plusieurs séquences de déminages. Avec entre chacune d'elles, des instants plus calmes, témoignant de l'état psychologique des principaux acteurs de cette guerre.


Il y a un parti pris étonnant dans ce long métrage: malgré le sujet épineux et éminemment politique, ce n'est ni une charge, ni un plaidoyer à l'égard de cette occupation américaine en Irak. C'est une histoire d'hommes avant toute chose, la dimension humaine est au centre de l'intrigue.
Parti de ce constat, on s'aperçoit au final, que certains individus sont faits pour ça, ils ne peuvent plus se satisfaire d'une vie paisible et tranquille avec leur famille. Grosso modo, ils ne se sentent vivant qu'au sein de situations dangereuses et conflictuelles.


Pour conclure finissons, sur l'aspect technique: la mise en scène de la cinéaste est terrible. Elle s'approprie le style qui est en vogue depuis quelques années: caméra qui tremble à la manière d'un documentaire. J'ajouterai à cela, qu'elle maitrise totalement la caméra à l'épaule (tout en gérant parfaitement l'espace). Contrairement à certains réalisateurs, où t'as l'impression que ça bouge de manière peu naturelle.

Jubileus
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le 20 sept. 2015

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