Der Fan
6.3
Der Fan

Film de Eckhart Schmidt (1982)

Une obsession maladive, vue à travers le regard d’une adolescente transie d’amour.

Simone est une adolescente comme les autres, elle sèche l’école de temps à autre et ne se balade jamais sans son walkman k7. Mais ce qui la différencie des autres jeunes filles de son âge, c’est son amour immodéré pour "R", un chanteur de pop très en vogue, qui traine derrière lui toute une armada de groupies en furie. Simone lui voue un culte, elle est obnubilée par lui, elle rêve de lui jour et nuit et finit même par en perdre l’appétit. Elle ne cesse de lui écrire et attend inlassablement qu’il en fasse de même. Jusqu’au jour où elle se décide d’aller à sa rencontre à l’occasion d’une séance d’autographes. Mais leur rencontre va lui réserver bien des surprises, aussi bien à elle qu’à lui…


Pour son 3ème long-métrage, Eckhart Schmidt traite de l'amour obsessionnel qui tiraille une adolescente paumée. Réalisé de façon très naturaliste (et parfois, documentaire), Der Fan (1982) nous plonge petit à petit dans un drame très onirique (dans son traitement et où les dialogues se font rares), avant de laisser place à une tension psychosexuelle malsaine, voir morbide dans le dernier tiers


(après s’être donnée à "R", Simone apprend que son amour n’est pas réciproque, dans un excès de folie, cette dernière le tue, le démembre au couteau électrique avant de se repaître de sa chair).


Dans les rôles principaux, on retrouve l’électrisante Désirée Nosbusch (sa prestation ne passa pas inaperçu à la sortie du film puisqu’elle était mineure lors du tournage et qu’elle y apparaît totalement nue dans les rares scènes érotiques), face à l’impassible & inexpressif Bodo Staiger (célèbre chanteur du groupe électro pop "Rheingold").


Ce n’était pas la première fois que le cinéma ouest-allemand dépeignait la détresse adolescente, juste après Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostituée... (1981) d’Uli Edel, c’était au tour d’Eckhart Schmidt de défrayer la chronique à sa sortie et c’est tout naturel, face à une histoire aussi sordide et magnifiquement mise en scène. Une obsession maladive qui mène vers le point de non-retour, à travers le regard d’une jeune fille transie d’amour. C’est d’ailleurs ce film qui inspira Takashi Miike lorsqu’il réalisa quelques années plus tard Audition (1999).


http://bit.ly/CinephileNostalGeekhttp://twitter.com/B_Renger

RENGER

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