Un pitch en soit plutôt classique, suivant à la lettre les codes du genre. Pendant une invasion zombie des plus banales, on suit un groupe de personnes - ici les passagers d’un train-tentant d’empêcher les méchants zombies d’imprimer leur empruntes dentaires sur leur épidermes encore immaculés. Rien de nouveau sous le soleil en somme : forcément des gens vont mourir, d’autres vont se sacrifier dans des scènes aux petits ognons et sortez les violons svp tandis que des connards vont rester en vie. Beaucoup font le rapprochement entre un mix de World War Z et Snow Piercer (forcément l’intrigue se passe dans un train) et il est vrai que les analogies sont nombreuses, analogies scéniques. Mais les ressemblances s’arrêtent là. Quand dans l’un (WWZ), dans la plus pure tradition des blockbusters américains on suit les pérégrinations de Mr le héros en croisade pour sauver le monde, car lui seul en est capable, Le dernier train pour Busan se cantonne dans des considérations plus terre à terre : survivre. Donc, la conclusion logique de cette intro est que Le dernier train pour Busan est un bon film…un bon film de zombie.


Les films de zombie on les connait, on en a vu et revu, et pour ma part, en fouillant dans ma mémoire de poisson rouge il m’est…impossible de trouver un film de zombie que je pourrais qualifier de bien et que je recommanderais…Merci Yeon Sang-ho, voilà une tâche que je peux rayer de ma liste. Bien sûr, on peut reprocher certains aspects classiques inhérents à ce type de films car si ça n’était pas le cas, on ne pourrait pas l’appeler "film de zombie". Des scènes où une personne est pétrifiée de peur devant un zombie alors qu’elle vient d’en tabasser des dizaines juste avant, au classiquement typique « attends-moi là», constituent autant d’aspects irritants qu’on peut reprocher au film, j’en rage encore. Des scènes qui se veulent émouvantes à souhait et qui vous arracheront la larme de l’œil au travers d’une relation torturée père-fille, constituent (pour peu qu’on aime ça) autant d’aspects que l’on peut apprécier, j’en pleure encore … :’( … T-T


Mais là où le film va plus loin que les autres œuvres du même genre, je trouve, c’est dans la gestion des personnages. C’est presque comme si la situation critique dans laquelle se trouve notre héros et sa fille n’était qu’un prétexte pour montrer son évolution. Il passe du trader/capitaliste égoïste, connard « je sais que je suis un connard, les gens savent que je suis un connard et je m’en fous » essayant d’inculquer à sa fille les vraies valeurs de la vie, à grand coup de : « ne pense qu’à toi maintenant, pas la peine de céder ta place à des grand-mères grabataires et défraichies » (cette phrase s’annonce très longue ! CMB --‘), il passe de ça au papa finalement attendri à la vision de sa fille larmoyante, au papa qui comprend que l’altruisme ce n’est pas si mal, que s’entraider c’est bien et qu’accessoirement ça permet de survivre. Les personnages secondaires à qui on attribut volontiers cet instinct grégaire caractéristique d’une foule en panique menée par un leader sans foi ni loi et égoïste à souhait (comme un écho à ce qu’aurait pu devenir notre héros) jouent aussi un rôle non négligeable dans l’intrigue. En plus de n’être que des chewing-gum à zombie, ces deniers constituent un moyen adéquat pour véhiculer le message que l’Homme qui essaie de survivre est un vrai….connard (désolé faut croire que je suis à court de mot grossier aujourd’hui…et fan des phrases à rallonge! XD). Un autre point que j’ai apprécié sont les réactions humaines, que je qualifierais justement d’humaines et réalistes, non surfaites. Le débat entre sauver le plus de monde (on parle d’être humains doués de raisons et de SENTIMENTS) quitte à mettre en danger la majorité ou laisser crever les chiens qui n’ont pas été capables d’être là à temps revient souvent. Si souvent qu’on finit par se demander de quel coté on serait : du coté des connards égoïstes, ou de celui des faibles altruistes ? C’est d’ailleurs dans ce contexte qu’évoluera notre pitit héros, tantôt sauveur, tantôt personne à sauvée.


Pas de scènes débiles où je me fais courser par une horde de zombies et comme par hasard je trébuche sur une peau de banane, et ça c’est bien…Par contre je passe sur la durée aléatoire de transformation en zombie, qui varie de la demi-seconde à la demi-dizaine de minute…mais bon, comme dirait le célèbre savant fou Dr Franck Einstein : tout est relatif.


Pour conclure, sortez vos mouchoirs si vous comptez aller le voir et si c’est chose faite, rangez les, c’est fini maintenant…car si vous êtes là, c’est que vous êtes soit dans un cas soit dans l’autre. A la recherche d’un avis avant de prendre votre décision ou au contraire, à la recherche d’un avis à confronter au vôtre et dans ce cas, je n’aurais qu’une chose à dire : oui, moi aussi j’ai été très "émotionné" par cette scène finale ! j’en pleure encore…Un oscar pour cette petite fille s’il vous plait ! un oscar !


Rien à faire ce soir ?Visionnez-le !

Créée

le 11 sept. 2016

Critique lue 322 fois

1 j'aime

Critique lue 322 fois

1

D'autres avis sur Dernier train pour Busan

Dernier train pour Busan
guyness
4

Korean rapsodie

En 2013, lorsque Bong Joon-Ho et Park Chan-Wook avaient traversé le Pacifique pour rejoindre l'usine à mauvais rêve Hollywoodienne, on craignit alors un occidentalisation décevante des meilleurs...

le 29 août 2016

116 j'aime

63

Dernier train pour Busan
thetchaff
8

La ligne rouge

Quand je mate un film de zombies non parodique moderne, j'ai de nombreuses occasions de soupirer. C'est un genre assez codifié et le nombre d'histoires faisant intervenir ces charmants punching-ball...

le 18 août 2016

111 j'aime

10

Dernier train pour Busan
Sergent_Pepper
4

Slowpiercer

Ainsi donc, du Zombie en mode Word War Z (à savoir rapide) dans un train en mode Snowpiercer, le tout en Corée. Il faut bien reconnaître qu’il y avait quand même de quoi se méfier. Et ça dure deux...

le 21 août 2016

97 j'aime

9

Du même critique

Morgane
AndrainaAndriamiseza
5

Morgane, humaine ou chose?

Supposons que vous ayez le pouvoir de créer un être humain, certes nous avons tous plus ou moins ce pouvoir mais supposons qu’on vous interdise d’utiliser ce qui se trouve entre vos jambes pour cette...

le 9 oct. 2016

8 j'aime

3

L'Odyssée de Kino
AndrainaAndriamiseza
6

Critique de L'Odyssée de Kino par Andraina Andriamiseza

L'odyssée de Kino se veut volontiers initiateur de réflexion. Il faut dire que le concept s'y prête bien: une jeune fille qui voyage (sur une moto qui parle) sans destination précise d'un pays à...

le 2 janv. 2018

5 j'aime

2

Astra Lost in Space
AndrainaAndriamiseza
9

En un mot?

En un mot: inspirant. Kanata no astra fait partie de ces animés qui ne te laissent pas indifférent une fois la dernière minute visionnée. Quelqu’un a dit un jour “Tu sais que tu as lu un bon livre...

le 27 sept. 2019

4 j'aime

2