Philippe Mars encaisse un nombre hallucinant de coups tordus. Ce nombre est tellement hallucinant, en fait, que l'on passe dans la registre du fantastique. Et tant qu'à être fantastique, je ne m'attend pas à voir la vie d'un informaticien parisien dont la vie se résume à son boulot et ses enfants. Hormis que le ciel lui tombe sur la tête, et qu'il est d'une apathie totale, il n'a vraiment rien de particulier. Faire passer l'apathie (ou son pendant, l'hyper-émotivité) pour une solution valable me laisse bouche bée. Les personnages échappés de l'asile semblent être les plus raisonnables du film, c'est dire si les autres sont au-delà de l'idée de décalage.
Cela étant dit, une fois qu'on a encaissé son côté mollasson, le personnage principal est assez sympathique. Des galères on en connait tous, donc on finit obligatoirement par le comprendre. Et les dialogues sont souvent drôles, il faut le reconnaître (même si le chauffeur de Giscard aurait pu gagner en discrétion sans que cela nuise au film). Et les acteurs jouent plutôt bien, les situation invraisemblables deviennent même crédibles. Le film reste cependant trop lent et convenu (dans son inconvenance) pour que cela suffise à équilibrer la barque.