La saga Détour Mortel ne semble pas vouloir s’arrêter, malgré son plongeon très rapide dans les eaux sombres du DTV. Après Rob Schmidt (un épisode pour Masters of Horror) pour l’efficace premier opus, après Joe Lynch (Chillerama) pour le rigolo second opus, et après le grand Declan O’Brien (Sharktopus) pour les trois opus suivants (dont le plus mauvais, le troisième, avant de partir pour deux préquelles pas glorieuses mais avec quelques moments bien trouvés), c’est au tour de Valeri Milev de s’y coller avec un budget de 1,2 million… Second film du réalisateur après un Code Red inconnu au bataillon, ce changement annonce au moins un changement de taille : une mise en scène sans doute un poil plus professionnelle. Bingo, cela frappe dés les premiers instants, qui font envie, puisque l’on retrouve tout ce que l’on aimait avant, avec ces tueurs cannibales qui chassent en forêt. Une scène d’ouverture efficace, qui nous montre en vérité ce à quoi nous devons nous attendre avec ce sixième opus, finalement loin d’être réussi. Mixant allégrement sexe et gore, comme tout bon slasher se respectant, Détour Mortel 6 prend ses deux éléments et va prendre un malin plaisir de combler les quelques énormes trous du scénario entre deux meurtres par… du sexe. Et comme au final, les personnages ne sont pas si nombreux que ça, on se retrouve par moment avec l’impression de voir plus de sexe que de gore…

Mais là n’est pas le plus grand des soucis du métrage. Son premier soucis, gênant pour qui ayant vu tous les opus, sera la continuité entre les différents opus. Declan O’Brien avait réalisé deux préquelles avec les opus 4 et 5, avait imaginé le passé des cannibales, et avait même ajouté un personnage faisant « la route » avec eux en l’acteur Doug Bradley (Pinhead dans Hellraiser). Ici, les cannibales sont bien tous là (donc, le film est une préquelle à l’original), mais leur origine trouve une nouvelle explication, et le personnage de Doug Bradley n’est plus là. Un nouveau background fait son apparition, donnant une nouvelle version des faits. Malgré ces choix discutables, le scénario tente de nous proposer un peu de neuf en nous offrant une intrigue lorgnant du côté du plutôt moyen Texas Chainsaw 3D. Un jeune homme hérite d’un hôtel perdu dans la forêt, et découvre sa famille, qui bien entendu, est la fameuse famille cannibale. Si cet effort (bien que calqué donc sur Texas Chainsaw) aurait pu apporter du neuf à une saga loin d’être exceptionnelle mais divertissante, le scénariste ne s’est finalement pas cassé la tête, se contentant de reprendre tous les clichés du genre. Nos jeunes passent donc leur temps à baiser et à fumer. J’ai du rater ma jeunesse après tout…

Bref, passons le scénario, qui n’est pas le point important d’un slasher (même si là, niveau incohérences, moments mal gérés et tout, on a de quoi crier un peu) et passons à ce qui nous intéresse : le gore, les meurtres, les cannibales. Malheureusement, encore une fois, en voulant innover un peu, nos cannibales sont souvent en arrière plan, et on nous montre plus souvent d’autres membres de la famille à priori normaux (physiquement du moins). On les voit peu, ils tardent à apparaître, et les meurtres sont donc peu nombreux. Là où le quatrième opus interpelait malgré les défauts habituels grâce à son décors qui changeait (hôpital désinfecté dans une forêt enneigée), ici, on a droit à un banal hôtel en forêt, et des passages peu passionnants. Si les meurtres sont très graphiques et que certains font mal (démembrements à la clé, pièges à loups et autre), entre les deux, on n’aura que du cul et des dialogues plats (mais pour les actrices, montrer leurs atouts paraît plus simple…) et certains meurtres se font incroyablement débiles. Osés, mais débiles. Trop d’ailleurs pour véritablement plaire dans une saga au départ assez sérieuse. Un ultime ( ???) opus qui débutait bien, puis finalement déçoit et surprend dans le mauvais sens.
Rick_D__Jacquet
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le 30 nov. 2014

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Rick Jacquet

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