Le retour des Frères Dardennes sur la Croisette, rien d'étonnant puisque 7 de leurs films ont été présenté au festival de Cannes, tous depuis "La Promesse" (1996). Ils sont aussi recordmen (avec Haneke et Coopola) avec 2 Palmes d'Or pour "Rosetta" (1999) et "L'Enfant" (2005) ; il est d'ailleurs étonnant de constater que cesd eux derniers films sont souvant plus mal notés que leurs autres oeuvres... Les Dardennes retrouvent pour l'occasion deux de leurs acteurs fétiches, Olivier Gourmet et Fafrizio Rongione (5 films avec les réalisateurs belges chacun) et s'offrent les services d'une star internationale (une fois n'est pas coutume) Marion Cotillard qu'ils avaient croisé sur le tournage de "De rouille et d'Os" (2012) de Jacques Audiard, une co-prod Dardennes par ailleurs... Comme à leur habitude les frangins réalisateurs signent à nouveau un film social et réaliste, on plonge une nouvelle fois dans la détresse de gens d'en-bas avec toutes l'empathie et la fidélité qu'on leur connait. On suit donc Sandra qui va passer un week-end à visiter ses collègues pour qu'ils reviennent sur un vote, soit choisir de la garder plutôt que d'obtenir une prime de 1000 euros... Pour la vraisemblance ce montant est judicieux, un montant médian sur lequel on se dit c'est beaucop et à la fois pas grand chose (ça part très vite et finalement une pime n'est pas obligatoire et la plupart du temps on s'en passe). L'idée de départ est géniale et, outre le sublime message de solidarité, on nous pose la question un emploi plus ou moins éphémère (finalement pas vraiment besoin de Sandra, dans quelques mois ?!) vaut-il 16 primes qui souilageront le quotidien de 16 familles ?! Derrière l'utopie, l'humanisme et l'espérance les réalisateurs belges veulent surtout croire qu'on peut se battre pour que ça aille mieux... sans que le résultat soit promis... Les dialogues répétitifs peuvent être lourds mais ils sont nécessaires, Sandra est fragilisée et donc se repose sur un canevas et, de toute façon, son message est le même pour tous ses collègues. Plusieurs scènes sont d'un réalisme tragique et foudroyant, bon point pour la plupart des seconds rôles. Non, le plus gros défauts est d'ajouter du pathos à gros sabots là où il n'y en avait nul besoin. Le drame socio-professionnel est largement suffisant, on se demande pourquoi cette dépression, omniprésente cette dernière donne un flot de larmes ininterrompues... Dommage... En effet ce film aurait atteint les hautes sphères du cinéma plutôt que d'être un très bon film.
Selenie
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le 21 mai 2014

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