Dans sa Bulle
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Klapisch opte ici pour la simplicité pour aborder des sujets complexes. Mais il ne s'en cache pas.
Le montage alterné, technique facile à saisir pour le spectateur, car rendant le sens évident, le confirme: il ne cesse de rapprocher les deux destinées, sur le plan formel donc, mais aussi spatial (appartements mitoyens), temporel (horaires qui coïncident), affectif (visite chez le psy, douleurs contemporaines passagères, passé qui resurgit, doute quant au futur), technologique (réseaux sociaux, sites de rencontre), familial, professionnel, ... multipliant les parallélismes à l'infini (ou jusqu'à l'écœurement – ça dépend du point de vue). Et ce jusqu'à la dernière scène - carotte qui fait avancer le spectateur - où le montage alterné devient symboliquement un plan unique où fusionnent les deux itinéraires. L'idée est donc simple et simpliste, mais efficace.
Certes cette forme enferme le film dans un jeu de miroirs lassant et franchement invraisemblable; toutefois ce qui gêne le plus dans deux moi, ce qui ennuie le plus le spectateur, c'est le discours psychologisant de bas étage qu'on lui martèle sans cesse: même la revue psychologie a plus de profondeur d'analyse, si bien que Klapisch nous sort des réflexions de comptoir, stéréotypées comme pas possible, ouvertement caricaturales, qui deviennent vite usantes - plus réservées à de grands ados qu'à des trentenaires. De plus, cette ambiance grisonnante parisienne, un peu stressante, un peu asphyxiante, pas mal déprimante, de laquelle les deux personnages ne peuvent s'extraire, ajoutée aux névroses respectives de chacun, étouffent.
Cependant il faut reconnaître que Klapisch sait se renouveler tout en gardant une ligne directrice dans sa filmographie - les jeunes et le monde qu'ils affrontent – parvenant ainsi à rester cohérent avec lui-même tout en créant quelque chose de totalement différent avec un matériau très actuel, un puissant phénomène de mode, un instant qu'il réussit à peindre – mais à gros coups de pinceau. Bref quelque chose qui passe mais ne dure pas.
5.5/10
Créée
le 7 mai 2020
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