Une robe noire, un bagel, la Cinquième Avenue... L'ouverture de Breakfast at Tiffany's est à l'image du reste du film : chic, douce, mais emprunte d'une profonde mélancolie, un sentiment que le personnage principal connait bien, même si elle s'en défend...
Dans l'ensemble, je pense que Woody Allen aime beaucoup ce film, puisqu'il comporte plusieurs thèmes qui seront plus tard récurent dans sa filmographie. On peut noter le spleen et l'hommage à la grosse pomme, mais aussi un humour absurde très agréable (la scène de la fête est par exemple un joyeux bazar). D'ailleurs, le long-métrage fait preuve de beaucoup de modernité en brisant les règles imposées par le code Hays (qui se relâchait à l'époque, mais quand même !). La représentation positive de la consommation de l'alcool et du strip-tease surprend, mais s'accorde au final avec l'existence insouciante que mène Holly Golightly.
La romance, quant à elle, se développe petit à petit dans des scènes vraiment charmantes, où la malice du personnage principal est mise à l'honneur, comme dans la scène où elle met Paul au défi de voler quelque chose dans un magasin (une scène qui me rappelle Godard). Cette histoire d'amour trouve sa conclusion dans une scène de fin pluvieuse, bercée par Moon River, ce qui la rend tout aussi mémorable que l'ouverture.
Diamants sur canapé se situe donc à la frontière entre le classique et le moderne. La mise en scène reste académique, avec son lot d'images joliment composées. Pourtant, le récit et les personnages s'inscrivent dans quelque chose de plus libre, de moins cadré que ce qui pouvait se faire à la même époque. En résulte une superbe comédie romantique qui redonne le sourire.