C'est la chute du premier qui entraîne le reste...

Pas un secret, je n'aime pas du tout le style de de Tony Scott, aux notables exceptions de True Romance et de The Hunger. Tous les autres sont sur une pente descendante qui oscille entre le moyen (déjà vu) et le puant (Man on fire, L'attaque du métro 123...). Ici, on en tient un mauvais à la limite du méprisable. Pas tout à fait, car les personnages ne prétendent pas être bons. Mais la proximité du film avec ces derniers exaspère régulièrement le spectateur, qui se sent dès lors obligé de suivre les tristes missions de ces mercenaires des temps modernes, à mi chemin entre les gangs et la loi sur le papier (dans les faits, c'est vite tranché), sans pouvoir se focaliser sur autre chose que leurs engueulades braillardes, leurs jurons ou leurs querelles internes. Malgré l'investissement de plusieurs acteurs (Mickey Rourke par exemple), l'absence totale de morale et de visée du film n'offre pas de grille de lecture sociale (au grand maximum, la mère noire obèse qui perd peu à peu ses avantages sociaux avec la découverte de ses magouilles, et encore la conclusion l'épargne), et n'offre aucune piste secondaire. On est forcé d'adhérer aux objectifs de ces personnages puants, ou c'est mort, il n'y a plus rien à voir. C'est du cinéma marche ou crève. Et rare sont les films ayant réussis à rendre un pourri magnifique. A l'exception d'Abel Ferrara, forcer la proximité avec un pourri est risqué. Et ici, pas le moindre charisme n'émane de la bande. On rajoute à cela le style vomitif de Tony Scott (tout est à jeter, on est au niveau de Pitof), des effets bien j'me -la-pète et quelques séquences d'action, le tout pour obtenir un biopic fantasmé qui n'a plus grand chose à voir avec la réalité, et qui n'est même pas animé par l'envie de nous faire découvrir un monde et ses combines. Ne reste que le physique de Keira Knightley, bandante (pour se mettre au niveau du film, celui de la séquence de Pole dance).
Voracinéphile
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le 14 juin 2014

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