Sur papier, ce film a tout du film d'horreur calibré pour adolescents. En pratique, Don't Breathe commence en effet de la sorte. Rapide présentation de personnages assez stéréotypés et jeunes de surcroit et en route vers cette maison qui recèlerait une énorme quantité d'argent. Suffisamment en tout cas que pour quitter cette ville de Detroit en ce qui concerne la protagoniste féminine de l'oeuvre.
Oui, il faut attirer un large éventail public (romance du héros pour le personnage féminin inaccomplie car en couple avec le troisième larron, ce dernier qui a tout du Mr. Costaud sans trop de cervelle) et donc en accepter les clichés qui s'y affèrent.
Passé le gros premier quart d'heure, le film nous prend finalement à contre-pied. En effet, les références mythologiques me semblent assez nombreuses pour qu'on puisse s'en offrir une lecture d'arrière-plan. La maison est un véritable labyrinthe dans laquelle nos personnages vont s'engouffrer et se perdre et affronter non pas un minotaure, mais un colosse aveugle.
Au premier degré, on se demande comment le bonhomme se montre aussi fort et on en viendrait presque à se demander comment il peut être aveugle. Mais dans son environnement, dans cette maison qu'il connait par coeur, il joue sur d'autres sens pour piéger ses cambrioleurs. Car n'oublions pas, que ce colosse n'est pas "le méchant" de l'histoire à la base.
Mais le film nous réserve bien des surprises, entre des moments gores savamment pesés et l'une ou l'autre situation bien réfléchie.
Tel Icare qui se brûle les ailes, nos protagonistes vont se brûler les mains face à leur cupidité et leur soif d'empocher toujours plus d'argent. Icare ne s'échappe-t-il pas, d'ailleurs, d'un labyrinthe et se brûle les ailes en volant trop près du soleil ?
Bref, une excellente surprise que ce Don't Breathe, où passé le premier quart d'heure, le film offre un scénario très intéressant pour le genre.