Voilà un film plutôt bien foutu, mais pas dépourvu de défauts.

Côté mise en scène, c'est plutôt bien fichu. On est dans le registre du contemplatif et on peut dire que Kelly réussit le pari de rendre son histoire intelligible avec peu de dialogues, mais plutôt un soucis évident de la mise en scène. Visuellement ça en fout plein les yeux. Même les effets spéciaux pourtant pas géniaux fonctionnent de pra leur simplicité. Les cadragese et mouvements caméras sont toujours abordés avec pertinence par rapport à ce qui doit être montré. Ainsi peu d'effets de style. Il faut égalment signaler la présence de plan répétitif ou bien d'un jeu de ralenti qui viennent ici conférer au film un rythme bien particulier. Côté bande son, c'est jouissif, entre vieux tubes et morceaux délicats au piano, il y a de quoi saliver. Reste que j'aimerais voir le remontage de Kelly où paraît il, le réalisateur se permet de retirer certaines musiques, d'en changer d'autres...

Peut être le réalisateur aurait il pu éviter le côté un peu teenage movie. Peut être que ça aurait été plus efficace dans un monde adulte? En même temps, il me paraît difficile d'argumenter contre son choix d'employer des ado, puisque les personnages collent plutôt bien aux thématiques du film.

Le scénario est efficace, mais par contre je ne vois pas trop où est la complication dont tout le monde parle. Au premier degré, il s'agit d'un film traitant du voyage dans le temps sans qu'il n'y ait aucune complexité particulière, tout est expliqué plutôt clairement (je dirais même que l'auteur arrive à se contredire, je fais référence au vaisseau nécessaire censé aller plus vite que la lumière.. mais bon cela ne perturbe en rien le plaisir que prodigue le film).

Pour les degrés de lecture supérieurs, c'est à chacun de voir. Personnellement ce qui m'a scotché c'est la critique du faux semblant propre à l'américain qui doit toujours donner l'impression que tout va bien (dis à tes parents que tout ira bien). Ce jeu de l'hypocrisie est mis en avant du début à la fin. Le message qui en découle en fin de film est d'ailleurs plutôt pessimiste puisque R Kelly sacrifie son personnage principal au profit de ce fameux faux bonheur.

Spoile: en acceptant de se suicider pour que sa douce puisse vivre, il accepte que finalement tout le monde continue sa routine hypocrite, y compris Patrick Sayze pédophile.

D'ailleurs, dans cette optique, je ne ferai qu'un reproche au réalisateur, c'est d'avoir choisi l'année 1988 pour situer son histoire. Certes il y a eu cette année là les élections présidentielles qui permirent à Bush Senior de s'imposer en président, mais dans le cadre du faux semblant, j'aurais trouvé la décennie 60 plus pertinente. Mais bon ce n'est que moi...

D'autres niveaux de lecture sont possibles à ce que j'ai pu constater, et toutes se révèlent intéressantes. Il serait d'ailleurs intéressant d'étudier toutes les théories que ce film a pu engendrer.

Du côté de l'humour j'ai été assez surpris dans la façon qu'a le réalisateur de l'amener. Le plus souvent, ça survient de nulle part, comme une mouche dans un sprite. Encore plus étrange, parfois, une séquence se termine sur un gag, alors que la scène pouvait se révéler assez grave.

En bref, il s'agit là d'une film brillamment mis en scène. Il y a un petit je ne sais quoi qui me déplaît, qui me fait dire que ce film n'est pas aprfait. Peut être est ce le côté étudiant tape à l'oeil? Il fauit admettre qu'il y aun peu de prétention dans cette mise en scène, bien que ça reste un film de qualité. Ou bien est ce la morale étrange qui me turlupine? Ou bien est ce une impression que, si l'on décortiquait plus avidemment le film, on constaterait qu'il y a beaucoup d'incohérences (au de là du réalisme je veux dire) comme ce fut le cas pour l'avion/vaisseau? En tous cas ça reste efficace et très plaisant à regarder. Et puis surtout, il s'agit d'une des premières apparitions au cinéma de Seth Rogen, en bad ass. Bon il n'a qu'une ou deux phrases sur tout le film, mais bon... il a un petit bouc c'est déjà ça!
Fatpooper
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le 3 juin 2012

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Fatpooper

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