Pour Down By Law on se retrouve évidemment face à un film où l’on ressent une fois encore le cinéma de Jarmusch : un noir et blanc superbe, des personnages à part, et une mise en scène caractéristique. Si l’œuvre fonctionne, elle souffre néanmoins de certaines faiblesses.
Personnellement, je me suis un peu ennuyé face à ce film. Ou du moins je me sens ennuyé car je ne vois pas le but proposé par Jarmusch. S’il évoque avant tout l’amitié naissante entre ces trois détenus, je n’en vois pas l’objectif final, l’impact que ces relations, éphémères, pourront avoir sur l’autre. Et je reste aussi persuadé que Jarmusch n’est pas un excellent cinéaste. Sa technique de montage est répétitive à travers les films. Fonctionnant par de longues séquences et puis il y a un gros cut. Down By Law n’échappe pas à cette règle, presque devenue cliché chez le cinéaste. Une marque de fabrique qui manquera par la suite de renouvellement vu que Down By Law est un film de presque trente ans maintenant.
Pour le reste, n’allez pas croire que je n’ai pas aimé. J’aime beaucoup cette histoire d’amitié. J’aime aussi le contrepoint pris par Jarmusch dans le genre du film d’évasion. On ne s’intéresse nullement à la manière dont elle va être réalisée, ni à l’action de celle-ci, mais surtout à la relation entre ces trois hommes. Bien entendu, le sens logique veut que comme ils se sont rencontrés en taule, ils reprennent leur route chacun de leur côté.
Je trouve aussi Roberto Benigni formidable, mais il est bien secondé par le casting. Le noir et blanc demeure superbe et on y découvre des paysages assez formidables. Malgré le manque de profondeur de l’histoire ou du moins un achèvement s’inscrivant sur le long terme (c’est pour cela que le film me touche moins).
Bref, un Jarmusch qui manque encore de force, mais un film néanmoins intéressant.
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