Gros changement pour ce quatrième opus qui n'est pas réalisé par l'habituel Terence Fisher mais par le brillant directeur de la photographie Freddie Francis, qui le remplace au dernier moment... Le Britannique arrive cependant à instaurer une véritable atmosphère très personnelle, ne se calquant pas sur son prédécesseur pour délivrer des décors moins gothiques mais plus sombres tout en proposant clairement un léger côté érotique bienvenu.
Pareillement, la violence est ici plus brute, avec des passages particulièrement sanglants et quelques agressions brutales (la poursuite de Zena par un fiacre, une véritable chasse à l'homme au féminin). Le scénario change une nouvelle fois de direction et de personnages tout en suivant fidèlement les événements passés : Dracula est réveillé de sa prison de glace, pervertit un prêtre pour le servir et commence une quête d'hémoglobine dans le village voisin. Rien de bien original donc mais le film reste prenant du début à la fin, ponctué par des séquences bigrement réussies qui tiennent en haleine le spectateur.
On regrettera malheureusement les coupes orchestrées à l'époque par la Warner à l'insu de Francis, enlevant certains passages importants et provoquant parfois quelques incohérences de mauvais goût (on ne saura jamais qui a mordu la première victime au début du film). En revanche, l'interprétation est solide, les nouvelles "conquêtes" du Comte de plus en plus sexy et Dracula himself retrouve son éclat d'antan mêlé à une nouvelle bestialité.
Christopher Lee, malgré sa lassitude évidente, continue d'incarner avec grâce le célèbre vampire, accentuant ses apparitions et retrouvant enfin la parole, chose qui fut le principal point noir du précédent opus. En somme, malgré quelques illogismes et l'absence de Peter Cushing qui continue de se faire cruellement sentir, Dracula et les femmes reste contre toute attente l'un des meilleurs opus de la saga, efficace et soigné.