Mission accomplie : Dean DeBlois a réussi à retrouver la vigueur et l'émotion qui avaient fait le succès de How To Train your Dragon, il y a de cela quatre ans. Si Chris Sanders, occupé qu'il était avec The Croods ne fait pas partie de l'aventure, toute l'équipe revient pour déménager !
Pour vos oreilles, John Powell envoie une partition encore plus dense et tonitruante, Jónsi s'empare à nouveau du générique de fin, et Randy Thom se charge du design sonore avec le brio qu'on lui connait. Pour vos yeux, Roger Deakins rempile au poste de consultant visuel, et il y a dans ce film certains plans d'une force comparable uniquement à celle qui habitait les plus grands David Lean.


Une attente technique comblée haut la main, et qui m'autorise, comme je l'avais fait pour le premier opus, à laisser un instant la parole à ma fille : "Je ne veux plus jamais le revoir, c'était trop triste... Mais tu lui mets 10 pour l'émotion !"


How to Train your Dragon 2 s'éloigne des suites de films d'animation qui le plus souvent plongent les mêmes pixels dans une nouvelle aventure... Les enfants ont grandit, les héros aussi. Le film, comme l'avait fait The Empire Strikes Back, explore une facette plus sombre de la vie de Hiccup, tiraillé qu'il est entre les attentes de son père et la rencontre inespérée de sa mère, Valka. Oui, sa mère qu'on pensait tous morte...
Ce détail m'avait terrifié lors de la bande annonce, mais le film arrive à l'expliquer et me le vendre assez astucieusement. Je regrette juste que DeBlois fasse appel à un deuxième flashback alors que l'évènement concerné aurait largement pu coïncider avec le premier... ( d'autant que ça aurait eu plus de poids si Valka n'avait elle même pas été au courant que Hiccup était vivant. )


Quoi qu'il en soit, Valka a une classe incroyable, elle conduit une Quatre-Ailes, et la chanson qu'elle entonne avec Stoic a été écrite par Shane McGowan. Donc, obligé on l'accepte dans nos cœurs.


Malgré ses élans de tristesse, le film sait retrouver l'humour et la bonne humeur de son prédécesseur, y ajoutant ça et là une pincée de grivoiserie qui ravira les grands. Mais là où il gagnera sa place au Valhalla, c'est dans sa présentation parfaite des enjeux politiques et moraux de la seconde guerre mondiale, à hauteur des enfants. Drago, un type aussi laid que charismatique fait son apparition. Sa réputation d'autocrate agressif le précède et les héros cherchent la réponse appropriée. Fidèle à lui même, Hiccup-Chamberlain dit qu'il faut mettre les mains dans le cambouis et aller lui dire deux mots à cette brute, mais Stoic-Roosevelt déclare que c'est mieux de rester chez soi et de s'occuper des siens : "On ne raisonne pas avec quelqu'un qui tue sans raison." De son côté, Drago-lf parle froidement de triomphe de la volonté...


Toute cette thématique développée m'a stupéfait. Le premier How to Train your Dragon surprenait par sa capacité à prendre un poncif éculé de rapport père-fils et de trouver brillamment la voie du milieu. Celui-ci pousse ce même rapport au delà de la cellule familiale en crise. Etourdissant, beau à pleurer, génial.

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le 15 juin 2014

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Mike Öpuvty

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