Il y a neuf ans, nous découvrions la ville de Beurk. Un territoire de valeureux Vikings, isolés du monde et farouchement opposés aux Dragons, qu’ils chassent depuis la nuit des temps, devant faire face à leurs assauts nourrissant une guerre interminable. Puis Harold recueillit Krokmou, et la relation entre Dragons et Vikings fut durablement et profondément changée, et après neuf années, il est l’heure de tourner la page.
Depuis la sortie du premier opus au cinéma, l’univers de Dragons s’est créé de nombreux adeptes, aboutissant en une trilogie cinématographique et une série dérivée servant de première suite au premier opus, avant la sortie du second. Au-delà de la beauté des graphismes et de l’histoire, c’était la beauté des messages et leur universalité qui faisaient le charme de la saga. Le premier film faisait la part belle à l’ouverture aux autres, à la capacité à faire fi des différences pour apprendre à s’entendre. Le second film s’orientait davantage vers les liens de la famille et l’accomplissement personnel. Le troisième volet vient donc conclure la trilogie, s’intéressant davantage à la maturité et à la transmission.
La saga a pris ses marques, et cela se ressent dès les premières minutes, où l’on retrouve nos compagnons de route, dans un ton relâché et détaché. On prend ses aises, mais cela n’empêche pas le monde de courir de grands dangers. Harold et Krokmou forment toujours un duo fusionnel, et ce dernier, souvent un brin en retrait dans les précédents opus, qui avaient tendance à davantage mettre Harold en avant, prend plus d’importance. Car bien que les deux amis ont su montrer que Vikings et Dragons pouvaient cohabiter en paix, ils ne peuvent réellement vivre ensemble indéfiniment et durablement. Une prise de conscience commune à Harold et Krokmou, matérialisée par la poursuite d’une narration mettant en parallèle l’évolution des deux personnages.
Une nouvelle fois, l’antagoniste présenté n’a pour véritable rôle que de catalyser l’intrigue et de la faire avancer, à défaut de proposer de réels enjeux, ceux-ci se trouvant principalement du côté des deux héros. L’ennemi a un visage, mais il incarne quelque chose avant tout. Les deux premiers opus proposaient des adversaires qui pouvaient être assimilés à des personnifications de la guerre, quand celui-ci propose un ennemi qui cherche à établir une suprématie différemment, à éradiquer une espèce. Le but de ce Dragons 3 est, en définitive, de compléter ce qui a été initié par les deux premiers opus, sans spécialement faire du neuf, car ce n’est pas vraiment le but, mais de maintenir une cohérence nécessaire.
Dragons 3 est une belle conclusion à une belle trilogie. Comme expliqué précédemment, le fait qu’il vienne compléter la saga laisse au premier opus le privilège de la nouveauté, même si l’émotion est très présente dans cet épisode final. Un nouveau film aux beaux messages qui propose, une nouvelle fois, de magnifiques visuels (mention spéciale au design du sable, bluffant de vérité), et d’impressionnantes envolées qui provoquent quelques frissons. Dragons 3 fait ce qu’on l’attend de lui, confirmant qu’il s’agit d’une des plus belles sagas d’animation récentes, qui a su créer des personnages attachants et un très bel univers. Finalement, on a presque envie de relancer le premier pour y rester.