1979, c'est une année particulièrement riche dans l'histoire du cinéma américain: Alien, Halloween, Voyage au Bout de l'Enfer ou encore Manhattan ou même The Warriors. Autant de morceaux d'anthologie qui ont su montrer le drame d'une époque postmoderne, post-Vietnam, post-Watergate, en bout de guerre froide et à l'amorce de la période Reagan.
Abel Ferrara pose sa pierre à l'édifice avec Driller Killer: on assiste aux délires de Reno, un peintre en manque d'inspiration qui n'arrive pas à joindre les deux bouts dans un New-York underground rongé par la précarité. Alcool et musique punk ponctuent la descente aux enfers de l'artiste, qui s'imagine qu'il tue des SDF à coups de perceuse. Filmée parfois de manière très frontale, la violence souligne la détresse du personnage qui ne tente rien d'autre que de tuer sa propre détresse/précarité. Il ne veut pas devenir comme ces gens à la rue et ne trouve qu'un moyen fantasmé pour trouver l'apaisement. C'est exactement l'inverse qui va se passer...