Autant prévenir : Dune est LE roman de SF qui a bercé mon adolescence. J'avais trouvé le film de Lynch à gerber, et mes attentes étaient grandes. Elles n'ont pas été déçues.
Le livre relève avant tout de l'affrontement stratégique et psychologique. Il y a bien quelques scènes d'action, mais le cœur du roman se situe dans les luttes d'influences entre des factions qui avancent cachées, et sur les capacités de prescience de Paul Atréides : il voit de multiples versions du futur, déclinées en fonction de ses actes et de leurs conséquences. C'est un aspect difficile à rendre en film et Villeneuve n'a pas osé proposer de multiples flashforward, sans doute pour ne pas perdre le spectateur.
Dans la même veine, il a dû poser le contexte dès le début du film, ce qui donne ce démarrage un peu trop didactique, alors que le roman débute par des passages clés et que le contexte se révèle progressivement.
Comment recréer l'univers de Dune malgré les obstacles évoqués précédemment ? Par l'ambiance, les décors, les costumes. Dune est un long film contemplatif mâtiné de scènes d'action, à la photographie ultra léchée. Contrairement à la version de Lynch, les acteurs sont bons, on sent qu'ils se sont approprié cet univers.
La photo, tout en nuance, contribue à la cohérence de cet univers. C'est un peu l'inverse d'avatar : du gris, du beige... Et c'est à peu près tout, mais dans ce registre, c'est magnifique. Vivement la suite !
LA FIN, POUR M'EN SOUVENIR
En vrai, je ne risque pas de l'oublier celle-là... Le film s'arrête au moment ou Paul et Jessica sont admis par les Freemens, après un duel entre Paul et Jamis qui intervient plus tôt que dans roman, pour des raisons de temporalité cinématographiques parfaitement justifiées.