Bac à sable spatial.

Ce qui frappe d’abord avec Dune c’est sa qualité visuelle et sonore. On en prend plein les yeux et les oreilles, c’est beau, franchement bien fait, Villeneuve maîtrise parfaitement la réalisation et arrive à retranscrire une ambiance très particulière à l’image de ce qu’il avait fait pour Blade Runner 2049. Paysages, costumes, décors, c’est du grand spectacle.

On plonge dès le début dans le monde foisonnant créé par Frank Herbert. Les acteurs et les factions se multiplient rapidement, mais Villeneuve arrive à ne pas nous perdre en prenant bien le temps d’installer les protagonistes et les différents enjeux. Si bien que le rythme est assez lent, limite trop au début, mais bon, mieux vaut un film qui prend le temps de planter le décor qu’un qui balance tout en deux coups de cuiller à pot. Le souci c’est que Dune a du mal ensuite à faire vraiment décoller son rythme qui reste constamment un peu mollasson. Plus globalement, j'ai peiné à pleinement m’investir dedans. L’histoire est intéressante et j’ai été un spectateur attentif tout du long, mais je ne me suis jamais senti émotionnellement investi. Villeneuve nous plonge dans ce monde sans parvenir à réellement nous y impliquer, on reste spectateur dans son sens le plus littéral. Et c’est ça qui est dommage, Dune manque de tension, de souffle

, d’un côté épique malgré un visuel grandiose. A l’image des personnages, que certes on suit avec intérêt mais sans jamais réellement d’empathie. Ajouter à ça quelques scènes franchement exagérées

et on obtient un film qui laisse l’impression d’avoir raté le tournant pour boxer dans la cour des grands.

Mais attention, malgré ses limites Dune reste réussi, Villeneuve retranscrit bien un univers dense, on ne s’ennuie pas pendant les 2h36 et ce 1er opus jette des bases très solides pour la suite. Reste à savoir si Villeneuve arrivera à partir de ces solides fondations à construire une œuvre de 1er plan.