Comment commencer ou même écrire une critique sur un film aussi parfait que E.T? Je vais tout de même m’y essayer.
E.T c’est une histoire belle, merveilleuse, tendre, touchante, fantastique alors oui, il s’agit là d’un film qui transcende la « Science-Fiction »; c’est aussi pour certains des beaux souvenirs d’une enfance révolue et qui pourtant reste intacte; quand on revoit E.T, on est encore cet enfant émerveillé devant les images parfaitement accompagnées par la musique de John Williams.
Dès les premières scènes on entre dans l’intimité d’une famille américaine assez atypique tout juste sortie d’une séparation que l’on devine entre les parents puisque le père est au Mexique, on devine aussi l’absence du visage paternel qui aura endurcit la fratrie. Avant l’arrivée de notre bonhomme de l’espace on sent les rapports tendus et conflictuels avec un Elliot se démarquant du reste portant en lui une solitude et un peu de colère.
Comme souvent dans l’oeuvre de Spielberg grâce à la mise en scène, aux cadrages et à la musique on est très vite fascinés par la chose dont on parle et qu’on ne voit pas pendant de longues minutes car qui mieux que Spielberg pour faire languir son spectateur? Même si on ne le voit pas on ne peut que se fasciner et patienter, pari encore réussi en attendant l’arrivé d’E.T vu par Elliot que toute sa famille peine à croire.
Ce qui est aussi incroyable -et à la fois presque jouissif -quand on regarde un Spielberg c’est bien l’humour. Le suspens et le rythme du film brillamment maitrisés, il y a cette dose d’humour qui tombe toujours juste et on ne peut s’empêcher de sourire ou de rire de bon coeur. Qui n’a pas ri lors de la scène de dissection ou encore quand E.T boit de la bière ? Qui n’a pas déjà essayé plus jeune le thermomètre dans la lampe pour se porter malade et ne pas aller à l’école? Autant d’anecdotes qui nous font plus qu’aimer ce film, qui nous font l’adopter!
A partir du moment ou E.T arrive dans la vie du petit garçon, en plus d’offrir un meilleur ami dans une période difficile, il amène avec lui une cohésion entre les trois enfants, réunis pour cacher puis aider notre E.T.
En plus d’être fascinant il s’agit d’abord d’un être venu d’ailleurs et égaré. Durant tout le film on sent donc cette tension entre l’accueil, la création de lien, l’attachement mutuel et la volonté d’E.T de rentrer chez ses semblables ne pouvant aboutir qu’à une belle mais triste séparation; N’est-ce pas auprès des nôtres que l’on se sent le mieux -quand bien même l’accueil aurait été chaleureux et profondément humain?- Oui E.T est au sujet d’un extraterrestre, pourtant c’est un film très humain ou l’on y trouve la candeur des enfants, les liens forts de la fraternité, les relations familiales en général, la fascination de l’homme pour ce qu’il ne connait pas, somme toute une expérience humaine.
Il y a aussi ce lien qui unit l’extraterrestre et Elliot inexplicable et pourtant si fort sur terrain sentimental et physiologique qui en font des scènes de convalescence et de recherches scientifiques des scènes fascinantes ou l’on ressent la force de ce lien. Il y a aussi la fascination de l’homme pour la vie extraterrestre et la tristesse qui unit tous les hommes lors de la mort d’E.T : Si ce n’est pas pour la même raisons, toutes les personnes partagent un chagrin réel.
C’est un film qui nous emporte loin et très haut dans le ciel bercés par la musique de John Williams mais c’est surtout un film qui se vit : par sa grande richesse tout d’abord et par la multitude d’émotions qu’il véhicule.
C’est tellement beau que j’en ai eu les larmes aux yeux en réalisant que le cinéma de Spielberg transcende les âges et les époques car j’ai ressenti la même chose à 8 ans qu’à 25 ans et c’est là toute la magie du 7ème art qui opère. La dernière scène et toujours aussi belle et qui n’est pas sans nous rappeler qu’il faut toujours accepter la fin d’une histoire ( d’amour, d’amitié, d’une période…) et laisser partir l’autre, accepter le départ de l’autre même si c’est pour son bonheur exclusif. Il y a aussi la forte idée de retour et de déracinement, E.T bien qu’aimant ceux qui l’ont recueilli éprouve le mal des siens, de chez lui, car, après tout, n’y a t-il pas que chez nous que nous nous sentons le mieux? L’acceptation du départ rend la fin triste mais divinement belle et le « Je serai toujours là » de E.T à Elliot nous rappelant si bien que l’être aimé n’a pas besoin d’être proche tant que l’on se rappelle à son souvenir.
Bref, E.T c’est une sublime expérience atemporelle dont on ressort chaque fois plus émerveillés et touchés