Violence courtoise

Encore un de ces films dont je ne savais rien. Je m'attendais à quelque chose de social.

Et bien la première partie m'a surpris : l'impression qu'il s'agit en fait d'un thriller, avec cette sitution ô combien surréaliste, mais bigrement intéressante. Après quoi, ce ton est avorté, et l'auteur se reporte sur le cas social, comme pensé au début : tout en approfondissant cette relation homosexuelle basée sur de l'argent, l'auteur s'intéresse, de manière maladroite à la condition des immigrés dans leur nouveau pays, mais aussi à ce qu'ils ont pu endurer par le passé dans leur propre pays. C'est maladroit parce qu'on se contente de grandes phrases, et la psychologie des personnages n'est finalement que mise de côté pendant tout ce temps. Il y avait pourtant de quoi faire, ne fut-ce qu'avec cette relation qui montre quelques signes de tension, de conflits, mais qui s'avèrent tous très vite abandonnés. La dernière partie repart sur l'aspect thriller, mais l'auteur reste le cul entre deux chaises : d'un côté, l'envie de faire quelque chose de réaliste, de l'autre la fiction pure. Résultat, on n'y croit pas trop à cette évasion qui semble trop facile.

La mise en scène est agréable : un style documentaire qui montre tout de même ses faiblesses dans le montage de scènes qui auraient gagné à être raccourcies (la présentation de la gare et des personnages est bien trop longue ; le homejacking est lui aussi tiré en longueurs dans qu'on n'exploite rien réellement de ces relations entre personnages ou encore de cette situation, ce qui tue la tension), mais qui permet aussi de jolis plans. Les acteurs se débrouillent très bien aussi, les trois principaux m'ont vraiment plu. Les scènes de sexe sont plutôt jolies, le ton n'est ni provocateur ni raccoleur. Les quelques musiques sont assez sympas (lors du homejacking, ça donne envie de danser avec ces jeunes gens). Enfin, je retiendrai surtout la belle Edéa Darcque : quelle corps de rêve, quelle beauté !

Bref, un film qui se perd dans un déballage presque misérabiliste lorsqu'il s'agit de parler de ces jeunes gens, mais qui trouvent quelques notes de sincérité à quelques moments ; dommage que ce ne fut pas un thriller complètement assumé, ponctué par une relation homosexuelle, ça, ça aurait été vramient sensass'