L'homme est un loup pour l'homme.

Attention, pour ce qui s'attendent à voir un film d'horreur, comme le genre l'entend (frissons, stresse, musique glauque, moment de surprise...) faites de suite demi-tour. L'horreur est ici, toute autre, mais malgré tout, tout aussi prenante et immorale.
L'histoire débute de manière très classique, le début n'apporte rien de surprenant. C'est la première rencontre entre le couple joué avec brio par Kelly Reilly et Michael Fassbender et la bande de voyous qui confère au long métrage son véritable point de départ. La tension grimpe, grimpe pour au final ne retomber qu'au générique de fin. Les dès sont lancés, la course pour la survie peut débuter.
Malgré ces allures de simple survival, Eden Lake, est un film bien plus important. Au final, il traite d'un sujet universel, qui nous concerne tous, autant que nous sommes. Est-ce que l'homme est naturellement mauvais ? James Watkins, le réalisateur, y répond sans y répondre. Il dépeint des points de vues différents, laissant à son film un non manichéisme bienvenu.
Cette question hante alors le spectateur, qui, tout au long du film, a souhaité la mort de cet effroyable adolescent dont le libre arbitre n'a jamais connu de limites. Peut-on alors l'excuser ? Accuser les parents, irresponsables ? Ce mépris morbide que le spectateur a envers cet adolescent est-il légitime ?
Le coup de maître sera atteint à la scène finale, glaciale, terrible et triste de vérité.

Alors non, Eden Lake n'est pas un film de zombie, ni de vampire, ni de fantôme. L'horreur qui s'en libère n'en pas pourtant moins violente. Et cette horreur là, c'est celle dont nous autres, êtres humains, sommes le plus proches. Car finalement, n'est-il pas inquiétant de penser qu'on pourrait subir pareil traitement pour une simple remontrance ou un engueulade ?
Pour ma part, ça me fait froid dans le dos.