El Reino dresse le tableau édifiant et terrifiant d'un système corrompu jusqu'à la moelle.
Loin d'être assommant, Rodrigo Sorogoyen évite le piège du film politique incompréhensible et nous montre la descente aux enfer d'un homme politique ayant un peu trop profité du système, bouc émissaire idéal pour cacher la forêt de détritus ayant pris le pouvoir.
La force du film réside dans le rythme fou qu'il nous inflige. Nous autres spectateurs n'avons aucun répit du début jusqu'à cette ultime séquence télévisuelle absolument bluffante. La musique apporte un plus indéniable à cette ambiance folle.
Antonio de la Torre est parfait dans le rôle. Son personnage, absolument détestable, fait preuve d'une énergie incroyable pour se sortir de ce bourbier. Sa performance est plus que convaincante.
Le constat de ce Royaume pourri est pessimiste et alarmant.
Sorogoyen pousse le bouchon du tous pourris très loin.
Chacun est malhonnête à son niveau, peu importe les sommes engagées, comme le démontre cette scène où un citoyen lambda se garde bien de signaler au barman que celui-ci lui a rendu un billet de 10€ en trop avec sa petite monnaie...
La première partie du film est très prenante, avec une presentation des tenants et aboutissants très bien ficelée.
La deuxième partie est carrément haletante, avec un cambriolage du désespoir, et une course-poursuite suffocante.
El Reino est une très belle réussite, qui nous happe et ne nous lâche pas.