Wow... d'une infinie justesse. David Lynch, pour son deuxième long-métrage, juste après son "Eareserhead", se livre ici à sa seule incursion dans le genre biopic au cinéma. Le scénario se résume à la vie de John Merrick. Né difforme, bête de foire, il deviendra par la suite un homme tout à fait respectable. David Lynch engage John Hurt (déjà vu dans le premier "Alien" de Ridley Scott) pour interpréter le personnage de John Merrick ; Anthony Hopkins (il avait déjà joué avec Hepburn et O'Toole sur "Un lion en hiver" !) et en faire le médecin attitré de John. Toute l'ambiance du film repose d'abord sur une qualité atmosphérique palpable et complètement décontractée. La présence du N&B, la musique légère et too much de John Morris (c'est lui qui a signé la BO de "Dirty dancing") et le montage virtuose (alliant à la perfection cadres/plans scéniques) font de "Elephant man" une oeuvre à part entière de la part du cinéaste. David Lynch ose, et c'est pour notre plus grand bonheur de cinéphile. Ajoutons à celà un casting irréprochable, dominé par une performance majuscule de John Hurt (sans aucun doute le rôle de sa vie !) en tête. Hurt impressionne et reste impressionant dans des maquillages/effets visuels complètement superbes. Merveilleux, sublimissible ! On peut rajouter là-dessus la présence de l'époque victorienne qui se ressent grâce aux usines (et leurs fumées nauséabondes) et à l'ambiance qui se dessine entre la bourgeoisie et le petit peuple. David Lynch prouve ainsi tout son sens de la démesure qui prend forrme entre les deux classes sociales et se rigidifie avec l'opposition des riches et de John Merrick. Tout cet imbroglio politique, social et humain se dessine pour mieux nous transmettre les émotions merrickiennes, qui nous sont assénées d'une force brute mais sincère. Sensible, touchant, bluffant, Maître Lynch réalise son deuxième film et son premier chef d'oeuvre (je n'ai encore jamais vu son premier long-métrage !) avec une part importante de vérité et de valeurs morales. Il décridibilise la liberté nous rendant ainsi dépourvus face à la nature humaine. La phrase suivante résume assez bien le monde en général. "Je ne suis pas un animal, je suis un être humain, je suis un homme". David Lynch ou l'humanité (dans le sens noble du terme) inaccessible... . Spectateurs, prenez, il n'y a que du bon ! Notes : Premièrement, "Elephant man" a remporté une pluie de récompenses outre-Atlantique dont le César du meilleur film étranger en 1982. Deuxièmement, il fait bon de revoir la regrettée Anne Brancoft dans un super bon rôle. Décédée en 2005, elle a pu jouer Mrs Robinson aux côtés de Dustin Hoffman pour "Le lauréat", le rôle le plus marquant de sa carrière. Troisièmement, "Elephant man" va bientôt avoir 33 ans, et n'est toujours pas démodé ! Voici une raison de découvrir ce chef d'oeuvre en N&B, juste après "The artist". Merci Monsieur Lynch !!