Elle par Baron Samedi

Elle : Michèle est une femme d'affaire qui fait tourner sa boite de création de jeux vidéos avec panache, et en assumant totalement sa féminité. Elle l'impose dans sa vie privée comme au travail et s'assume totalement en tant que femme célibataire et femme d'affaire. Un jour pourtant, un viol va lui ouvrir un champ de questionnements.

Pas convaincu, mais alors, pas du tout !

Il me semble que l'ambition du film n'est pas à la hauteur de ce que Verhoeven a su faire par le passé, et qu'il se noie dans un scénario qui se trompe sur la direction à prendre. Entre le drame, le féminisme, et le thriller, on hésite en permanence, ne sachant où situer le curseur. L'équilibre pourrait être trouvé, mais une intrigue secondaire de coucherie ennui profondément le spectateur, et impose un rythme mollasson et usant, d'autant plus que la musique est pratiquement absente tout du long, imposant des silences bien trop longs (mais qui permettent de piquer du nez).

Alors oui, il est nécessaire, pour porter un film comme celui-ci sur un sujet de femme autonome et assumée, de créer un contexte pour enrichir le personnage, mais lorsque le sujet s'égare, il lasse et désintéresse le spectateur. Huppert elle-même ne semble pas hyper convaincue de son rôle et des questions qu'elle se pose, de sa légitimité en tant que femme indépendante à demander de l'aide dans les pires moments.
Le reste des acteurs n'est pas non plus hyper convaincant.

La perversité affichée amène les personnages à adopter des comportements des plus louches et incohérents, difficilement crédibles au vu des faits. On plonge dans un univers malsain, dans un jeu de faire-valoir et d'hypocrisies pas toujours assumés.

Vérhoeven ne convainc pas. Dommage.